Comment le studio Harcourt s'est relancé

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Grégoire Duhourcau , modifié à
En 2007, le mythique studio Harcourt a frôlé la liquidation judiciaire. Francis Dagnan, qui a alors racheté la marque, explique sur Europe 1 comme il s'y est pris afin de lui faire retrouver son prestige d'antan.
LA FRANCE BOUGE

La clarté dans l'obscurité. C'est la marque de fabrique du studio Harcourt qui a dressé le portrait des plus grandes stars du cinéma, de la musique ou même d'hommes politiques. Toujours en noir et blanc, avec cette lumière si singulière et surtout, cette signature apposée en bas de chaque cliché : "Harcourt."

"Très vite, Colette Harcourt photographie tous les gens importants." Le studio a vu le jour en 1934, fondé par la photographe Germaine Hirschfeld, dite Cosette Harcourt, en association avec deux hommes de presse, les frères Jean et Jacques Lacroix. "Cosette Harcourt avait l’ambition de faire un des plus beaux studios parisiens", raconte Francis Dagnan, actuel président d'Harcourt, au micro d'Elisabeth Assayag sur Europe 1. "Et elle a réussi tout de suite, très vite elle photographie tous les gens importants."

Malgré son prestige et sa renommée, le studio a évité la liquidation judiciaire, grâce à Francis Dagnan qui a racheté la société en 2007, alors qu'un "certain nombre de personnes n'y croyaient plus". S'il confie avoir "toujours fait de la photographie", cela "ne suffit pas pour reprendre Harcourt", explique-t-il. Il a jugé que sa passion pour la photo, alliée à sa connaissance du monde de l'entreprise en général, permettrait d'aider cette "marque très forte" à survivre.

 

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"S'adresser à un public plus jeune." Sa stratégie pour relancer Harcourt a été d'"essayer de s'adresser à un public un peu plus jeune" tout en restant "sur les fondamentaux" comme "l'éclairage direct, la pose, etc." qui font "l'ADN d'Harcourt". Ainsi, l'idée de "la cabine studio" est née, permettant de "raconter l'histoire Harcourt à des trentenaires, à de jeunes étudiants" pour l'"installer dans notre époque".

Aujourd'hui, Harcourt est le seul studio de l'époque qui a réussi à survivre. "C'est vraisemblablement dû à la marque", analyse modestement Francis Dagnan, estimant que la "signature" Harcourt "a perduré au-delà de Cosette Harcourt". Jusqu'à recevoir le label Entreprise du patrimoine vivant. Une récompense méritée selon le président d'Harcourt qui souligne "le savoir-faire et l'artisanat à la française" de sa société. "Un portrait, c'est une vingtaine d'heures !"