ENQUÊTE - Cinq ans après, le "Made in France" a-t-il eu un effet sur l'économie ?

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Carole Ferry, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Cinq années se sont écoulées depuis Arnaud Montebourg, sa marinière, et son robot de cuisine multifonction en Une de la presse. L'ancien ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique vantait alors le "Made in France" et ne jurait que par ces trois mots pour relancer l'économie française. Mais cinq ans plus tard, y a-t-il vraiment eu un effet bleu-blanc-rouge ? 

C'était il y a cinq ans. Arnaud Montebourg, alors ministre de l'Économie, du Redressement productif et du Numérique s'affichait en égérie...du "Made in France". Trois mots qui auraient dû permettre de relancer l'économie française après l'épisode houleux de la crise des subprimes. Alors que s'ouvre ce vendredi le salon du "Made in France" [dont Europe 1 est partenaire, ndlr] à la porte de Versailles, à Paris, Europe 1 évalue l'impact économique du "Made in France".

 

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Arnaud Montebourg pose pour Le Parisien Magazine du 19 octobre 2012 sur la couverture et en pages intérieures. Crédit : Capture Le Parisien Magazine

Aucun chiffre pour calculer un impact

La première difficulté pour calculer un éventuel effet "Made in France", c'est qu'il n'existe aucun chiffre permettant d'affirmer que les Français achètent davantage de produits tricolores, ni quel impact le mouvement a pu avoir sur l'emploi, ou la croissance. "C'est encore marginal, tout le monde est prudent", résume au micro d'Europe 1 le président du cercle des économistes Jean-Hervé Lorenzi. Pour lui, il est tout simplement encore trop tôt. "On est plutôt dans l'exemplarité que dans le mouvement massif, cela va prendre au moins dix ans", estime le spécialiste. 

Même les entreprises ont dû mal à savoir

D'autant que les entreprises elle-mêmes ont du mal à évaluer l'impact de la mise en avant du "fabriqué en France" sur leurs ventes. Pas de chiffres non plus sur celles qui ont choisi de relocaliser leur activité sur notre territoire. Seule une estimation est possible, selon le directeur général de France industrie Vincent Moulinright : "On sait que les usines qui ont choisi de relocaliser leur activité sur notre territoire ne sont pas reparties, qu'elles se portent bien et que leur business model est bon pour la France". 

Ce qui est sûr en revanche, c’est que le "Made in France" est un vrai plus dans les ventes à l’étranger. Interrogé sur l'importance de l'étiquette "Made in France" sur ses produits, le PDG de Pyrex José Luis Llacuna avait d'ailleurs affirmé sur Europe 1 mercredi soir  : "Si nous ne faisions pas du vrai 'Made in France', nous n’arriverions pas à vendre dans certains pays comme les États-Unis". Preuve s'il en est que France rime avec qualité, du moins à l'étranger.