0:59
  • Copié
, modifié à
INTERVIEW E1 - François Hollande a souligné mardi sur Europe 1 une amélioration de la situation mais n'a pas évoqué l'inversion de la courbe et reconnu que la bataille pour l'emploi est loin d'être terminée.

"La bataille n’est pas gagnée, elle ne le sera que lorsqu’on aura, sur plusieurs mois, une baisse continue du chômage", a déclaré le président de la République, mardi lors de la matinale qu'Europe 1 lui consacre. François Hollande a néanmoins rappelé les réformes entreprises sur le front de l'emploi tout en reconnaissant qu'elles "mettent du temps avant de produire des effets". Ce que confirment les chiffres.

Le chômage ? C'était pire avant. Depuis le début de son mandat, la France compte 608.200 demandeurs d'emploi supplémentaire, un chiffre qui grimpe même à plus d'un million si on prend en compte les demandeurs d'emploi ayant exercé un petit boulot. Une détérioration du marché de l'emploi que François Hollande a reconnu, tout en rappelant que son prédécesseur n'avait pas fait mieux. "Sous mon prédécesseur, le chômage a augmenté d’un million. Vous avez rappelé les chiffre depuis 2012, 600.000. 600.000 c’est trop, beaucoup trop, même si le taux de chômage commence à diminuer pour ceux et celles qui sont dans cette situation, ces chiffres sont insupportables parce que c’est leur vie", a-t-il déclaré.

Comment le gouvernement s'attaque au chômage. Le président de la République a ensuite rappelé les mesures prises pour doper l'emploi. "J’ai engagé une politique depuis 2012 pour aboutir à ce que nous ayons des résultats. Il y a des politiques qui mettent du temps avant de produire des effets. On a parlé du pacte de responsabilité, de l’amélioration de la compétitivité, de l’innovation, de l’investissement. Ça, ça prend du temps. Et puis il y a un dispositif que j’ai mis en place depuis le début de l’année : le dispositif PME. Toute PME de moins de 250 salariés qui embauche une personne ne paie plus de cotisations sociales sur cet emploi".

"La bataille n'est pas gagnée". Grâce à ces mesures, "nous avons depuis le début de l’année 50.000 chômeurs en moins, mais je ne vais pas faire des prophéties", a-t-il poursuivi. "C’est une bataille, c’est un combat. Je regarde ce dispositif que nous avons mis en place : 300.000 emplois ont été créés grâce à de dispositif mais je me bats tous les jours. La bataille n’est pas gagnée, elle ne le sera que lorsqu’on aura sur plusieurs mois une baisse continue du chômage", a ajouté François Hollande. Ce qui n'est pas encore le cas, comme le montrent les chiffres de Pôle emploi : si la courbe du chômage est en train de se stabiliser, il n'est pas encore question d'inversion.

La loi El Khomri n'a pas vocation à créer de l'emploi. Le projet de loi Travail, contesté par les syndicats, la rue et une partie de la gauche, peut-il améliorer ces chiffres ? Non, a répondu François Hollande. "Je ne pense pas qu’on puisse dire ‘voilà on fait une loi et cela créé des milliers d’emplois’. Là aussi, si une personne vient vous voir, cela peut arriver dans les prochains mois, en vous disant qu'avec une loi elle va créer de l'emploi, vous lui direz qu'il n'y a pas d'automaticité", a-t-il déclaré, avant d'ajouter : "en revanche, cela va donner de la visibilité, de la stabilité. il n'y pas d'autres mécanismes pour créer de l'emploi".

Au fait, comment se situe la France par rapport à ses voisins ? Si la courbe du chômage s'est stabilisée, elle reste à un niveau préoccupant. Surtout si on regarde le niveau du chômage dans le reste de l'Union européenne : si la France fait mieux que l'Europe du Sud, elle reste au-dessous de la moyenne européenne.