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Geoffrey Branger, édité par Juliette Moreau Alvarez , modifié à
La journée de mardi s'annonce noire. Si al grève se poursuit dans les raffineries de TotalEnergies, elle s'est depuis étendue à de nombreux secteurs. SNCF, RATP, fonction publique, centrales nucléaires… Le gouvernement craint désormais un mouvement de grande ampleur à l'image des Gilets jaunes.

Si la situation semble s'améliorer, c'est encore difficile pour les automobilistes de se procurer du carburant : 27 % des stations service ont encore des difficultés d'approvisionnement. La grève se poursuit dans les raffineries de TotalEnergies, et elle va surtout s'étendre. Mardi, une grande journée de mobilisation interprofessionnelle va venir grossir les rangs de la contestation.

De nombreux secteurs désormais en grève

D'après la CGT, qui est à l'origine de cet appel à la grève, cette mobilisation sera très suivie. Philippe Martinez n'exclut pas que ce mouvement soit même reconduit après mardi. Cette journée a deux objectifs : défendre le droit de grève, bafoué selon les syndicats par les réquisitions de personnels dans les raffineries et obtenir des hausses de salaires dans de nombreux secteurs.

"Cette mobilisation s'étend à différents secteurs. Il y aura des mobilisations à la RATP, dans les transports, à la SNCF, au niveau des centrales nucléaires, de la fonction publique, au niveau du secteur automobile aussi", énumère Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT. "Ça s'étend mais c'est bien normal parce qu'il y a des revendications très légitimes, notamment par rapport au contexte d'inflation importante que nous connaissons actuellement."

Sud-Rail va également proposer une grève reconductible dès mardi aux cheminots, à l'aube des vacances scolaires qui débutent vendredi soir. La journée de mardi s'annonce donc particulièrement perturbée.

"Un 'CGTisation' du débat politique"

La crainte du gouvernement, c'est que cette journée soit le point de départ d'une contestation plus importante encore, avec en toile de fond le souvenir des Gilets jaunes. Pour Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics, les syndicats et partis d'opposition cherchent avant tout à bloquer le pays. "Il y a une politisation et un souhait d'instrumentalisation de la part de formations politiques qui, elles, souhaiteraient que le pays soit bloqué. Il y a une 'CGTisation' du débat politique avec des formations politiques, notamment la France Insoumise, qui voudraient que le pays soit bloqué", a insisté le ministre dans le Grand Rendez-vous codiffusé sur Europe 1 dimanche.

Dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, les blocages se poursuivent et touchent maintenant les centrales nucléaires où de nombreux mouvements sociaux sont en cours, repoussant même la remise en marche de cinq réacteurs. Une situation qui pourrait avoir de lourdes conséquences alors même que le contexte énergétique pour cet hiver est déjà très tendu.