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Barthélémy Philippe // Crédit photo : Joël SAGET / AFP , modifié à
Plombé par une dette abyssale et des recettes fiscales beaucoup plus faibles que prévu, le gouvernement doit trouver au moins 20 milliards d’euros d’économies en vue du budget 2025, selon le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave. Parmi les coupes budgétaires les plus efficaces, il y a la possibilité de ne pas revaloriser les retraites à la hauteur de l’inflation début 2025.

La revalorisation des retraites a déjà été expérimentée à plusieurs reprises, notamment en 2014, 2016 ou en 2019. Des millésimes auxquels l’inflation était plus basse. Puis la sous-indexation offre de belles perspectives d’économies, comme l’explique François Ecalle, ancien magistrat à la Cour des comptes.

"Au premier janvier, on a revalorisé les retraites de base d’un peu plus de 5 % (au niveau de l’inflation) ça va avoir un coût de 14 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2024. Si on indexe sur l’inflation moins un point, on fait une économie de 3 milliards d’euros, c’est automatique", décrypte le spécialiste des finances publiques.

Les retraités enfin mis à contribution ?

Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir, les retraités ont été globalement épargnés par les réformes les plus douloureuses. Par exemple, la réforme des retraites a pesé uniquement sur les actifs.

Il y a donc une forme de logique à voir cette catégorie de la population contribuer au rétablissement des comptes publics. D’autant que leur situation matérielle est plus confortable que celle de ceux qui travaillent.

"Les retraités actuels ont un niveau de vie qui est supérieur à celui des actifs. Donc, ce serait une mesure à la fois budgétairement très efficace et qui je pense serait juste, si bien sûr, on l’accompagne d’un geste spécifique à destination des retraités les plus modestes", insiste François Ecalle.

Le problème, c’est qu’il y a des élections européennes dans trois mois. Emmanuel Macron ne veut pas fâcher une catégorie de la population qui vote beaucoup. Et souvent en sa faveur. Pour éviter une déroute électorale au mois de juin, le président a donc fermé la porte à cette mesure. Et demandé à ses ministres de ne plus l’évoquer en public.