"Black Friday" : un contexte difficile cette année

© PAUL J. RICHARDS / AFP
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Elisabeth Assayag et Thibauld Mathieu , modifié à
Vendredi débute le "Black Friday", moment de l'année propice aux belles affaires. Mais deux semaines après les attentats, le phénomène a une résonance un peu particulière.

Ce devait être un phénomène national, estampillé d’un seul et même nom: "Black Friday". Une journée d’hystérie consumériste venue des États-Unis, où les marques offrent des rabais exceptionnels au lendemain de Thanksgiving, et à moins d'un mois de Noël.

Le nom a été changé. Ici, le "noir" n’est pas synonyme de funeste. Autrefois, les commerçants américains notaient les déficits en rouge dans leurs livres de comptes. Les achats du lendemain de la fête de Thanksgiving étaient tels qu’ils permettaient de repasser positif. Et donc d’écrire les comptes… en noir ! Mais en France, le nom a été abandonné, trop équivoque après les tragiques attentats du vendredi 13 novembre. Certaines marques, comme Cultura, ont même décidé d'annuler totalement l'opération. Pour les autres, la période de promotions intense a été allongée à quatre jours, jusqu'à lundi.

Relancer la consommation. Le but est clair : il faut rattraper la casse de ces deux dernières semaines. Il faut dire que cette période jusqu'à Noël représente pour la plupart de ces enseignes près de 30% du chiffre d'affaires de l'année. La Fnac a été la première à se lancer en 2012, avec des réductions, mais uniquement sur les produits Apple. L’année d’après, quelques sites Internet, comme MiniinTheBox, s’y mettaient. Le "Black Friday" n’a véritablement fait son apparition que l’an dernier, avec des promotions chez de nombreux poids lourds du commerce tels que Auchan, Géant Casino, Darty, ou encore Amazon. Sauf qu'en France, les rabais tournent plutôt autour de 20 à 30% quand ils peuvent grimper jusqu'à 90% aux Etats-Unis.

Mais les attentats vont-il avoir un effet sur la consommation ? En janvier, lors des attentats à Charlie Hebdo et à l’Hyper Cacher, les principaux sites de vente en ligne avaient observé une baisse significative de leur trafic.