Augsutin de Romanet, PDG d'ADP, présentait au micro d'Europe 1 les trois catégories d'avions dont nous ferons l'usage dans le futur. 7:06
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Loane Nader // crédit photo : Arthur N. Orchard / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Toute cette semaine, le Salon du Bourget ouvrait ses portes à des milliers de visiteurs passionnés d'aviation. L'événement était l'occasion pour les acteurs de l'aéronautique de faire découvrir les dernières innovations du monde de l'aérien, à l'instar du groupe Aéroport de Paris, dont Augustin de Romanet est le PDG.

Après quatre ans d'absence, le Salon du Bourget accueillait des milliers de passionnés d'aviation toute cette semaine. Entre les démonstrations aériennes de la Patrouille de France et les expositions d'une centaine d'avions, les visiteurs de l'événement étaient conquis. Comme à chacune de ses éditions, il permettait aussi aux acteurs de l'aéronautique de dévoiler leurs dernières innovations, tout en répondant à l'enjeu écologique qui touche le secteur. "Tout le monde est sur le pont pour décarboner le transport aérien", confirme Augustin de Romanet, Président-directeur général du groupe Aéroport de Paris (ADP), au micro d'Europe 1. 

Pour ce dernier, l'avion de demain se présentera en trois catégories. "D'abord, les avions électriques, qui existent déjà. Nous aurons d'ici quelques années des avions régionaux de 20, 30, ou 40 places, qui seront propulsés par électricité", explique-t-il. "La deuxième catégorie d'avions ce sera les moyens courriers, qui pourront être, je l'espère d'ici la fin du siècle, propulsés à l'hydrogène. C'est tout le challenge d'Airbus", projette-t-il ensuite. Enfin, le troisième type d'avion, respectant le projet de décarbonation voulue par les acteurs du secteur, sera celui des "SAF, un acronyme pour dire Sustainable Aviation Fuel."

E-fuels et avions électriques

En effet, ces "carburants d'aviation durable", comme le traduit Augustin de Romanet, ne seront pas issus du pétrole. L'usage en sera surtout fait pour les longs courriers, de plus de 6.000 à 8.000 kilomètres de rayon d'action. "Ces carburants sont des composés de synthèse, soit à partir de matières organiques, c'est-à-dire des déchets ménagers ou des huiles de friture", poursuit le PDG d'ADP. En outre, d'après ce dernier, une autre forme de carburant alimentera ces avions longs courriers d'un futur proche. "Ces carburants seront encore plus perfectionnés, on les appelle des E-fuels, c'est-à-dire de la synthèse entre de l'hydrogène et du CO2, captés soit dans l'atmosphère à l'état naturel, soit à la sortie des cheminées d'usine."

Bien qu'il en vante l'efficacité et l'avancée technologique, Augustin de Romanet, rappelle le coût encore très élevé des E-fuels. "Ils coûtent encore très cher aujourd'hui, environ 5.000 à 6 .000 euros la tonne, alors que le pétrole ne coûte que 800 euros la tonne."

L'avion électrique demeure tout de même l'avancée technologique la plus attendue dans le domaine de l'aéronautique. "Ce matin, je voyais par exemple une startup qui a en projet un jet d'affaires de 1.500 kilomètres de rayon d'action, à 570 km/h, propulsée par des piles à combustible", rapporte le PDG, en rappelant que les avions électriques actuellement fonctionnels ont une autonomie de 400 à 500 kilomètres de rayon. "C'est un avion mixte hydrogène et électricité, puisque c'est de l'hydrogène qui alimente une pile à combustible, qui produit l'électricité pour la turbine de l'avion. Et ça, c'est pour 2029. C'est demain !", conclut Augustin de Romanet avec enthousiasme.