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Inès Zeghloul / Crédit photo : GONZALO FUENTES / POOL / AFP
Pour favoriser la décarbonation du transport aérien, Emmanuel Macron a annoncé vendredi une enveloppe de 300 millions d'euros par an sur la période 2024-2030 pour la conception de nouveaux avions et de nouveaux moteurs. À quoi ressemblera le moteur de demain ? Europe 1 a posé la question aux techniciens de Safran.

Comment décarboner l'aviation ? Pour explorer la question et en amont de l'ouverture du salon du Bourget, le chef de l'État s'est rendu vendredi à Villaroche, en Seine-et-Marne, pour visiter l'usine Safran, qui produit les moteurs pour les avions civils et militaires. Emmanuel Macron a promis une enveloppe de 300 millions d'euros par an sur la période 2024-2030 pour la conception de nouveaux avions et de nouveaux moteurs. L'objectif dorénavant : l'avion zéro émission et surtout la fabrication d'un moteur vert encore en conception.

Réduction des émissions de CO2 jusqu'à 80%

"Le moteur d'aujourd'hui fait deux mètres de diamètre. Le moteur de demain qu'on imagine, ses pales feront quatre mètres de diamètre. On sera capable de les orienter", présente enthousiaste Michel Brioude, directeur technique chez Safran. Pour visualiser l'avion de l'avenir, il faut imaginer une double hélice apparente avec des pales à l'air libre, un peu comme un moulin. Le moteur baptisé Rise, pour Revolutionary Innovation for Sustainable Engines, est le nouveau bijou de l'entreprise. Et il est conçu pour réduire les émissions de CO2 d'un avion jusqu'à 80 %.

"Les changements d'architectures, c'est 20 % de réduction de consommation. Et le deuxième pilier est d'utiliser des carburants durables, comme du carburant à partir de la biomasse, à partir des huiles, mais c'est aussi des carburants de synthèse. Et il y a encore un troisième pilier, c'est d'utiliser l'électricité qui nous permet encore d'optimiser le fonctionnement du moteur", précise le directeur technique.

Avec l'aide des avionneurs, c'est donc toute la flotte des courts et moyens courriers qui doit être repensée. "Avec des ailes différentes, ils imaginent aussi des ailes hautes accrochées à l'arrière. C'est même très artistique", conclut Michel Brioude. Un essai au sol est d'ores et déjà prévu en 2025 pour une commercialisation espérée d'ici dix ans.