Le secteur aérien devrait connaître une croissance exceptionnelle dans les prochaines décennies. 1:37
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Aurélien Fleurot, édité par Yanis Darras
Après une période à vide à cause du Covid-19, le secteur aérien revient enfin à son niveau d'avant crise. Et les perspectives sont excellentes, les compagnies estimant que le trafic devrait tripler d'ici 2050. Mais des limites environnementales et fonciers existent.

Le secteur aérien se frotte les mains. 2023 sera l'année du retour au niveau d'avant crise sanitaire. C'est ce que prévoit l'Association internationale du transport aérien, qui tenait cette semaine à Istanbul en Turquie son sommet annuel et qui a donc revu les objectifs à la hausse pour cette année.

Les pays émergents tirent la demande

Les 300 compagnies réunies s'attendent à transporter plus de 4 milliards de passagers, soit seulement 4% de moins qu'avant la pandémie. Et les prévisions à plus long terme sont au beau fixe. Alors qu'il y a déjà un peu plus d'un vol par seconde dans le monde, le trafic aérien devrait doubler en 2037 et même tripler d'ici 2050. 

Va-t-on donc vers un embouteillage dans les airs ? "Pas du tout" répond Arnaud Aymé, expert transport au cabinet Sia Partners pour qui la croissance du secteur aérien se fera dans des zones où il y a encore beaucoup de marge. "C'est d'ailleurs ce qu'on observe aujourd'hui avec des compagnies aériennes comme celles en Turquie et en Inde, qui passent des grosses commandes de nouveaux appareils", explique-t-il. "Ce sont typiquement des pays avec une population assez importante et surtout une classe moyenne qui grossit avec la croissance du PIB mondial", poursuit-il au micro d'Europe 1. 

Des limites à cette croissance

Des innovations technologiques devraient permettre également de gagner du temps sur les phases d'atterrissage et de décollage et donc d'augmenter le trafic sans encombrer le ciel. En revanche, il existe plusieurs limites à l'augmentation sans fin du trafic. D'abord, dans les zones denses urbaines, il sera compliqué d'agrandir les aéroports et donc de fortement augmenter les rotations. D'autant que les nuisances de ces infrastructures provoquent régulièrement le mécontentement des riverains, qui ne veulent pas entendre parler d'augmentation du trafic. 

Difficile également de produire autant de biocarburants que le voudraient les compagnies aériennes, qui devront patienter pour faire grandir leur flotte avec des avions plus efficients et compatibles avec ces nouveaux carburants pour le secteur. Les géants du secteur Airbus et Boeing ont déjà des carnets de commandes bien remplis.