Assurance-chômage : les syndicats dénoncent une "réforme à l'envers"

Les représentants des syndicats et du patronat sont sortis mécontents du ministère du Travail, vendredi (photo d'illustration).
Les représentants des syndicats et du patronat sont sortis mécontents du ministère du Travail, vendredi (photo d'illustration). © FRED DUFOUR / AFP
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François Geffrier, édité par Margaux Lannuzel , modifié à
Le gouvernement a fixé le cap, vendredi, annonçant vouloir faire faire 1,3 milliard d'euros d'économies par an à l'assurance-chômage. Un chiffre qui fait grincer des dents les représentants des syndicats... et du patronat. 

Mission impossible ? En tout cas c’est une triple mission que donne le gouvernement aux syndicats de salariés et de patrons : faire faire des économies à l’assurance-chômage, lutter contre l’abus de contrats précaires, et inciter les chômeurs à retrouver plus vite du travail. Alors que la négociation sur la réforme de l’assurance-chômage doit commencer dans les semaines qui viennent, une réunion a donné le cadrage des discussions, vendredi au ministère du Travail. Mais les représentants des syndicats et du patronat en ont surtout retenu les contraintes fixées par l'exécutif.

"Sur le dos des demandeurs d'emploi". Le chiffre qui coince, c'est celui des économies que réclame le gouvernement : 1,3 milliard d’euros par an. Michel Beaugas, de Force ouvrière, ne l’a pas digéré. "L’état d’esprit, c’est : 'des économies, des économies, des économies, sur le dos des demandeurs d’emploi'", estime-t-il. "Je rappelle que nous avions accouché, assez difficilement, d’un accord en mars 2017, avec 800 millions d’économies. Donc 1,3 milliard d’économies par an, c’est beaucoup !"

Le constat est partagé par les autres syndicats, et même par celui des petits patrons. "Il y a une espèce de fatalité, une espèce de renoncement politique", note Jean-Michel Pottier, de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). "Car la première économie, c’est de diminuer le nombre de chômeurs en France, et pour ça, on a besoin de discuter des mesures qu’on serait en capacité de prendre pour le faire. Donc c’est une réforme à l’envers."

"Pas question" de baisser les droits des chômeurs. Denis Gravouil, de la CGT, refuse lui que ces économies se traduisent par une réduction de ce qui est versé aux demandeurs d’emplois. "Il n’est pas question, et ça a été redit à la fin de la négociation, enfin la réunion de soi-disant concertation, de baisser les droits des chômeurs."

L’ambiance de la suite des discussions ne s'annonce donc pas des plus détendues. Prochaine étape : une lettre de cadrage envoyée par le gouvernement dans trois ou quatre jours.