Assises de la pêche : les villes qui dépendent de la pêche craignent pour leurs avenirs 1:36
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Charles Guyard // Crédit photo : PHILIPPE HUGUEN / AFP
Le compte n'y est pas pour les pêcheurs après la présentation ce vendredi du plan de transition énergétique pour adapter les navires trop gourmands en carburant. Les annonces du gouvernement ne sont pas à la hauteur selon eux. Avec la fin du coup de pouce sur le prix des carburants, c'est toute une filière qui risque de mourir.

La transition énergétique, peut-elle provoquer la mort de la filière de la pêche française ? C'est ce que craignent les professionnels du secteur après la présentation ce vendredi du plan de transition énergétique par le secrétaire d'État à la Mer, Hervé Berville. Des annonces qui ne sont pas à la hauteur pour les représentants de la filière présents et qui ont décidé de quitter la salle. Pour les pêcheurs, qui attendaient une réponse rapide face au "cataclysme" vécu par la filière du fait du coût des carburants, c'est "la déception" et la peur qui obscurcit le futur de la filière.

"Nous allons droit dans le mur"

"Je ne conçois pas La Turballe sans pêcheurs", pourtant c'est bien ce qui pourrait se produire, surtout après l'annonce de la fin du coup de pouce sur le gazole. Dans cette petite ville de Loire-Atlantique, un habitant sur cinq vit de la mer, une ville qui va devoir transformer son économie pour survivre sans aucune garantie de succès : "À Piriac-sur-Mer, il y a eu jusqu'à une centaine de bateaux, aujourd'hui c'est une ville touristique, mais le tourisme ne donne pas à manger" confie l'adjoint aux affaires maritimes, Didier Marion. 

Il faut tout faire pour que les pêcheurs "puissent vivre de leur métier et je sens que nous allons droit dans le mur, le choc risque d'être particulièrement violent", quand on sait qu'un pêcheur peut faire travailler jusqu'à quatre personnes à terre. C'est toute la filière qui est menacée aujourd'hui : "les premiers impactés, ça va être les mécanos, puis les approvisionneurs de matériel. Je pense que les gars vont rester à terre et on va avoir des dépôts de bilan" selon Jean-Jacques Muriel, responsable de la Coopérative Maritime.