Amiens : le repreneur du site Whirlpool placé en redressement judiciaire

La période d'observation court jusqu'au 6 décembre.
La période d'observation court jusqu'au 6 décembre. © Denis Charlet / AFP
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avec AFP
L'entreprise WN, qui a repris le site de Whirpool à Amiens, il y a un an, a été placé en redressement judiciaire lundi.

Le tribunal de commerce d'Amiens a placé lundi en redressement judiciaire, avec une période d'observation de six mois, l'entreprise en difficulté WN qui a repris il y a un an le site de Whirlpool, a-t-on appris auprès de l'avocat de la société.

"Pas d'impact sur l'emploi à court terme"

"Nous avons six mois pour travailler au redressement de l'entreprise. Un administrateur judiciaire (Me Valdman) a été désigné. On travaillera sur les solutions à trouver avec lui ainsi qu'avec le juge-commissaire", a déclaré à l'issue de l'audience Me Daniel Gaubour, avocat de WN.  "On va travailler sur les produits, l'activité, le chiffre d'affaires, les charges. Pour l'instant il n'y a rien de concret", a-t-il ajouté. "Aujourd'hui il n'y a pas d'impact sur l'emploi à court terme. Les salaires des salariés seront réglés sans difficulté à la fin du mois. Nicolas Decayeux est combatif, les salariés sont toujours avec lui."

La période d'observation court jusqu'au 6 décembre, conformément aux réquisitions du procureur de la République d'Amiens, Alexandre de Bosschère, qui a présidé l'audience à huis clos.

"Une impasse de trésorerie très importante"

En mai 2018, l'industriel picard Nicolas Decayeux a repris 162 salariés sur les 282 que comptait l'usine de sèche-linge, délocalisée par le géant américain de l'électro-ménager en Pologne. Rebaptisée WN, l'entreprise devait se lancer notamment dans la production de casiers réfrigérés connectés et la fabrication de chargeurs de batteries pour vélos et voitures. Or un an plus tard, WN "se trouve dans une impasse de trésorerie très importante" qui "s'explique par les difficultés de la société WN à concrétiser ses projets industriels innovants en débouchés commerciaux concrets à court ou moyen terme", selon la préfecture de la Somme.

Toujours selon la préfecture, "le faible chiffre d'affaires généré actuellement ne permet pas à l'entreprise de financer son activité malgré l'importance des efforts financiers consentis" par l'État (2,5 millions d'euros) et Whirlpool (7,4 millions d'euros).

Le représentant des salariés présent à l'audience n'a pas souhaité s'exprimer. L'avocat des ex-salariés de Whirlpool, Me Fiodor Rilov, doit lancer mardi "des actions en justice" pour "réclamer l'annulation de la cession de l'usine" d'Amiens à WN et pour que "les responsables de cette nouvelle catastrophe sociale soient contraints de s'expliquer".