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Le secteur aérien, durement touché par la crise du coronavirus, se prépare à un automne extrêmement difficile. Sur Europe 1, Alexandre de Juniac, PDG de l'Association internationale du transport aérien, demande aux gouvernements de lever les quarantaines, une "dissuasion absolue" pour les voyageurs selon lui.
INTERVIEW

Pour le secteur aérien, c'est l'automne de tous les dangers. Ce pan de l'économie, durement frappé par le confinement et la crise du coronavirus, fait aujourd'hui face à une baisse drastique du trafic : il devrait chuter de plus de 60% en 2020 par rapport en 2019. Et rien ne semble montrer un rebond des réservations pour le second semestre, comme l'affirme Alexandre de Juniac, PDG de l'Association internationale du transport aérien : "la reprise ne s'est pas confirmée comme on l'aurait aimé", regrette-t-il sur Europe 1, mardi soir.

Face à une "situation très difficile", "nous demandons aux gouvernements de lever les restrictions aux frontières" que sont principalement les quarantaines imposées aux voyageurs dans les pays d'arrivée. "On a mis en place une procédure pour faire redémarrer le trafic aérien", rappelle Alexandre de Juniac, qui pointe le fait que "les gouvernements ont maintenu des mesures de restriction". "La mesure de quarantaine est une dissuasion totale à toute forme de voyage."

Des tests à l'aéroport de départ

Plutôt qu'une quarantaine pénalisante pour le voyageur, le dirigeant de l'Association internationale du transport aérien conseille aux gouvernements du monde entier d'adopter un autre protocole sanitaire : "Nous vous proposons de mettre en place une procédure de test des passagers à l'aéroport de départ, pour que le pays d'arrivée sache qu'il y a un risque minimal très limité que les passagers qui arrivent chez lui soient infectés par le virus", détaille-t-il.

Cet allègement de la procédure pourrait-il aider les compagnies à remonter la pente ? Pour l'heure, "après la reprise de juin et juillet, le trafic a atteint un plateau en août et a plutôt tendance à décliner début septembre", rappelle Alexandre de Juniac.

Soutien plus massif des pouvoirs publics ?

Le dirigeant se dit notamment inquiet d'une chute possible de grands noms du secteur aérien mondial. "Il y a des déjà des compagnies en faillite ou dans l'antichambre de la faillite", avec près d'"une trentaine de compagnies" concernées par des postures de sauvegarde. "Si la crise ne dure pas aussi longtemps, les grandes compagnies échapperont à la faillite. Mais si elle continue au rythme où elle est, de manière extrêmement grave, nous allons probablement demander aux gouvernements d'étendre leur soutien", conclut Alexandre de Juniac.