Air France : la dernière grève a coûté 26 millions d'euros

Le groupe Air France a affiché un bénéfice d'exploitation de 588 millions d'euros en 2017.
Le groupe Air France a affiché un bénéfice d'exploitation de 588 millions d'euros en 2017. © Philippe LOPEZ / AFP
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avec AFP
La grève du 22 février qui a cloué au sol un quart des avions et mobilisé presque autant de salariés, a eu un impact négatif sur les résultats du groupe, selon la direction.

La direction d'Air France "appelle à la responsabilité" mercredi après un nouvel appel à la grève pour les salaires le 23 mars, dans un message interne où elle évalue à 26 millions d'euros le précédent arrêt de travail.

La grève du 22 février qui a cloué au sol un quart des avions et mobilisé presque autant de salariés, "aura eu un impact négatif sur le résultat d'Air France de l'ordre de 26 millions d'euros", écrit la direction dans ce message.

La revendication "irréaliste" de +6% de salaire en 2018. Mardi, 11 syndicats de pilotes, personnels de cabine et au sol, ont annoncé une seconde journée de grève, le 23 mars. "Lancer un nouveau mouvement, sur une revendication aussi irréaliste que +6% de salaire en 2018", aura pour conséquences de "réduire le montant de l'intéressement" futur et d'"atteindre le moral de tous les salariés qui font ensemble, depuis des années, des efforts pour redresser la compagnie", affirme la direction. "Les résultats d'Air France ne permettent pas de céder à cet ultimatum", ajoute-t-elle.

Un bénéfice d'exploitation de 588 millions d'euros en 2017 pour Air France. Alors que le groupe Air France a affiché un bénéfice d'exploitation de 588 millions d'euros en 2017, la direction évalue les revendications des syndicats à "240 millions d'euros chaque année, soit l'équivalent de deux avions long-courrier par an". Elle a appliqué pour 2018 une augmentation générale - la première depuis 2011 - de 1% en deux temps et une enveloppe d'augmentations individuelles (primes, promotions, ancienneté...) de 1,4% pour les agents au sol. Avec l'intéressement, "le montant perçu par les salariés augmentera de 4,5% en moyenne pour l'année", vante-t-elle. Une rencontre avec l'intersyndicale aura lieu "dans les prochains jours".

Consultations des pilotes jusqu'au 14 mars. La direction devra affronter la détermination "sans faille" des syndicats de pilotes SNPL, Spaf et Alter (non représentatif), à en croire le premier d'entre eux. Dans un tract interne, le SNPL soutient que le mouvement continuera "tant que nous n'aurons pas obtenu ce que la direction nous doit, tant pour nos efforts passés que pour les 6% de pouvoir d'achat perdus ces dernières années au seul titre de l'inflation". Le SNPL mène jusqu'au 14 mars une consultation auprès des pilotes pour éventuellement recourir "à un ou plusieurs arrêts de travail" pouvant dépasser six jours. "Une journée de grève, ça ne nous suffit pas", prévient de son côté Grégoire Aplincourt du Spaf. Air France excelle dans "l'art de la non négociation" et "les personnels sont excédés", dit-il.