MARC FESNEAU 1:58
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Clotilde Dumay
Après Emmanuel Macron puis Élisabeth Borne, c'est au tour de Marc Fesneau de se rendre au Salon de l'Agriculture. Et face aux difficultés rencontrées à la fois par les producteurs et les consommateurs, le ministre a annoncé le lancement d'un plan de souveraineté pour la filière fruits et légumes avec près de 200 millions d'euros investis en 2023.

Mangez-vous assez de fruits et de légumes français ? C'est la question que pose Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture avec sa venue au Salon de l'Agriculture. Le ministre s'est fixé pour objectif que les consommateurs français consomment davantage de fruits et de légumes cultivés dans le pays. Aujourd'hui, cette proportion est seulement de 50%. Alors le gouvernement a annoncé le lancement d'un plan de souveraineté pour la filière : 200 millions d'euros seront investis en 2023.

"Une perte de souveraineté"

D'après Marc Fesneau, cela faisait plus d'un an que le gouvernement réfléchissait à une aide pour les producteurs de fruits et légumes. "Sur les fruits et légumes, on avait une perte de souveraineté très évidente, toutes filières quasiment confondues dans ce domaine et qui pose un problème quand même dans un pays qui, il n'y a pas si longtemps que ça, était capable d'exporter un certain nombre de ces produits et qui est maintenant un sujet assez marginal", détaille le ministre.

Cet investissement représente la première étape d'un plan qui sera pluriannuel et qui semble convaincre les producteurs, comme en témoigne Laurent Grandin, président de l'Interprofession des fruits et légumes frais. "On est arrivé à la croisée des chemins. On a 50% de production nationale dans la consommation. Si on laisse glisser les choses, on va se retrouver comme dans l'industrie. On sait que dans l'industrie, tout ce que vous achetez, il n'y a plus que 30% de la valeur ajoutée sur le territoire. Donc si on ne fait rien, on y va", s'inquiète-t-il.

Investir dans la recherche et le développement

Ces 200 millions vont être investis dans différents domaines, notamment pour une meilleure production des cultures. Cela passe par une modernisation des serres, par exemple, par la lutte contre les prédateurs, mais en réduisant l'usage des produits phytosanitaires. L'idée est finalement d'investir dans la recherche et développement.

Et puis, le gouvernement et la filière mise aussi sur une plus grande consommation de fruits et légumes puisque actuellement, moins de la moitié des Français en mangent cinq au quotidien. L'objectif est d'atteindre les deux tiers d'ici 2030.