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Aurélien Fleurot, édité par Laura Laplaud
C'est une "Refactory". Le constructeur automobile Renault a inauguré mardi sa nouvelle usine de remise en état de voitures d'occasion. Située sur le site emblématique de Flins dans les Yvelines, elle doit devenir la première usine d'économie circulaire du secteur automobile en Europe. Si tout n'est pas encore en place, l'activité sur les voitures d'occasion commence à s'industrialiser.

Donner une seconde jeunesse à sa voiture ? C'est le pari du groupe automobile Renault. Sur son site historique à Flins dans les Yvelines, le constructeur inaugure une usine dédiée au reconditionnement de ses véhicules. L'idée est assez simple : prendre une voiture d'occasion et la reconditionner, c'est-à-dire la remettre à neuf. Son objectif : créer la première usine d'économie circulaire dédiée à l'automobile en Europe.

Une "Refactory"

Acheter une voiture neuve est-il encore envisageable ? Trop chère, trop polluante, dans ce contexte, le marché des voitures d'occasion (VO) devient une aubaine pour les futurs clients. Il y a tout juste un an, le groupe Renault présentait son plan d'économies avec la fermeture de trois sites : Choisy-le-Roi, les Fonderies de Bretagne et l'usine de Dieppe. L'avenir du site de Flins demeurait alors incertain.

Mais quelques mois plus tard, des centaines de voitures patientent sur le parking du site. Ici, les voitures passent au check-up : vidange, peinture, carrosserie, douche et séance photo avant le retour en concession. De quoi gagner en productivité, comme l'explique Ivan Segal, le directeur du commerce chez Renault. "Vous avez ici un véhicule sur lequel on a rénové les jantes aluminium, on a des processus avec des équipes qui savent le faire de manière qualitative", détaille-t-il.

"Dans une concession, un concessionnaire pourra être amené à passer par un prestataire ou à changer complètement les jantes aluminium", ajoute-t-il. L'activité VO a permis de donner une nouvelle chance à Flins. "On avait l'urgence et le défi de trouver une solution et d'inventer quelque chose", raconte Luca De Meo, le directeur général de Renault. "Aujourd'hui, on est dans la ligne du VO mais si vous vous baladez dans tout le site, il y a plein de choses qui sont en train de se passer à droite, à gauche". Si 700 personnes travaillent aujourd'hui dans cette usine de reconditionnement, elles seront 3.000 d'ici à 2030, assure Luca De Meo, qui imagine déjà un chiffre d'affaires d'un milliard d'euros.

La Société aveyronnaise de métallurgie (Sam), qui emploie 350 personnes, a été placée en liquidation judiciaire le 16 septembre dernier. Partenaire historique de cette fonderie, Renault n'a pas souhaité soutenir le projet de cette reprise, pas "assez fiable", a expliqué le constructeur, qui va quand même faire un geste pour les salariés comme l'a annoncé son président Jean-Dominique Sénard : "Nous allons regarder avec les mandataires judiciaires comment nous pouvons accompagner la reconversion et le soutien financier éventuel aux équipes de la Sam. Nous avons clairement l'intention de faire ce qu'il faut pour que cette histoire se termine au mieux."