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Jean-Luc Boujon, édité par Laura Laplaud
Le prix des carburants ne cesse de grimper. Dans une station-service de Louhans, en Saône-et-Loire, le litre de gazole était vendu à 2,21 euros le litre ce mercredi. Un prix qui affole certains automobilistes mais qui s'explique par l’évolution du prix du baril de Brent qui frôle les 140 dollars.

Si le prix du gazole a légèrement baissé dans la matinée, moins trois centimes, il s'affiche tout de même à 2,21 euros le litre à Louhans, en Saône-et-Loire, dans la station-service d'un supermarché Leclerc. Une essence à un prix incroyable dans une petite ville, et même l'une des plus chères du département. Conséquence : il n'y a pas foule ce matin à la pompe de ce supermarché. Les clients qui viennent faire le plein de gazole sont rares et quand ils sont présents, ils sont loin d'être ravis. "C'est vraiment trop cher", lance l'un d'eux. "On va arrêter de rouler à ce prix-là, c'est pas normal", estime un autre. 

"On fait avec"

"On roule moins, on fait plus attention mais pour aller au travail, on est obligé", explique un automobiliste. "J'en mets deux à trois fois dans la semaine. Donc le budget est pas mal pour l'essence. En plus le slogan de Leclerc c'est 'qui est le moins cher', alors écoutez on fait avec", souffle une cliente.

Évidemment, dans cette station-service, tout le monde comprend la cause de cette hausse. Ce conflit en Ukraine qui fait flamber les prix du baril de pétrole, c'est d'ailleurs un cycle, explique le directeur de ce magasin Leclerc, qui reconnaît qu'il est obligé de répercuter les hausses.

Mais pour certains clients et clientes comme Marie ce n'est pas normal. "Ce n'est pas bien de faire ça comme ça, l'Etat se prend tout l'argent", fustige-t-elle. Une situation qui rappelle celle du début des gilets jaunes puisque que le prix des carburants avait été l'élément déclencheur de ce mouvement social.

"Du jamais vu"

Alors que la campagne présidentielle prend son envol, c'est un aspect qui pourrait faire basculer le temps électoral. On imagine bien qu'Emmanuel Macron et les autres candidats surveillent cela de près. 

De son côté, Olivier Gantois, président de l'Union française des industries pétrolières (UFIP), juge que c'est "un choc pétrolier comme on en a pas connu jusqu'à présent". "J'avais connu les guerres du Golfe, l'attaque des Twin Towers aux États-Unis, c'était pas un tel choc comme aujourd'hui", s'exclame-t-il. "On a attaqué l'année 2022 avec un prix du baril à 77 dollars. On est aujourd'hui à 140 dollars, c'est-à-dire qu'en deux mois, le prix a quasiment doublé. C'est du jamais vu ! D'où aussi notre difficulté à nous projeter dans l'avenir", a-t-il précisé.