Weston gagne la bataille de la contrefaçon

La marque JM Weston a réussi à faire fermer une usine chinoise qui copiait ses modèles.
La marque JM Weston a réussi à faire fermer une usine chinoise qui copiait ses modèles. © MAXPPP/REUTERS
  • Copié
avec Elisabeth Assayag , modifié à
La marque limousine a réussi à faire fermer une usine fabriquant des chaussures contrefaites.

L’entreprise J.M. Weston, qui fabrique des chaussures de luxe, a remporté une bataille dans la guerre qu’elle livre aux contrefaçons. Au terme d’une longue enquête, la marque implantée à Limoges depuis 1891 a réussi à faire fermer une usine chinoise qui produisait des répliques de ses modèles.

Une longue enquête internationale

Deux mois d’enquête ont été nécessaires pour mettre fin à la filière de fausses chaussures JM Weston. L’entreprise limousine a eu recours à des informateurs en Chine, dont la mission était de localiser l’usine incriminée. C’est en effet le principal obstacle de la lutte contre les faux : les plaignants n’arrivent que très rarement à identifier l’usine des faussaires.

Pendant ce temps-là, douaniers français et allemands ont travaillé ensemble pour bloquer tout colis suspect destiné au marché européen. Une fois les preuves accumulées, l’entreprise à sollicité les autorités chinoises.

Des professionnels de la fausse chaussure

L’usine chinoise, située à Canton, fabriquait 300 paires par semaine. Lors de son intervention, la police chinoise a saisi 3.700 paires sur le point d’être expédiées. Pire, les faussaires avait même réussi à mettre la main sur un moule permettant d’imprimer exactement le même logo que celui des Weston originales.

“C’était vraiment une manière industrielle d’inonder le marché avec des fausses chaussures qui portaient le nom de la marque Weston“, a commenté Marc Mossé, de l’Union des fabricants (Unifab).

La Chine commence à s’attaquer aux faussaires

Une telle victoire sur la contrefaçon est rare en Chine, tant il est difficile d’y faire respecter le droit de propriété intellectuelle et les brevets. Mais cette fois-ci, la fermeture de cette usine, le 20 décembre dernier, "sera suivie d'une procédure pénale", a précisé l'Unifab. "Cette affaire démontre la volonté de la Chine de coopérer avec les entreprises dans la lutte contre la contrefaçon et faire cesser ce commerce illégal", s’est félicité Christian Peugeot, le président de l'Unifab.

“La Chine a tendance aujourd’hui à ouvrir ses oreilles à ce genre de récriminations de la contrefaçon parce qu’elle passe d’un marché réputé pour des contrefaçons à un marché de créateurs donc elle essaye aussi de se protéger dans cette nouvelle image qu’elle veut donner“, analyse Martine Bloch-Weill, juriste spécialisée en propriété intellectuelle au sein du cabinet Regembeau.

L’UE estime que la contrefaçon fait disparaître près de 10.000 emplois par an.