Ultimatum à l'usine Sodimatex

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Europe1.fr (avec Fabien Cazeaux) , modifié à
Les salariés menacent de faire sauter l'usine. Après un premier échec, les négociations ont repris.

Le dialogue est difficile entre les salariés de l'équipementier automobile Sodimatex et leur direction. Après une première négociations qui a échoué, les deux parties ont renoué le dialogue vendredi soir. Les employés sont toujours retranchés vendredi dans leur usine de moquettes, à Crépy-en-Valois dans l'Oise, et menacent toujours d'incendier la citerne de gaz de l'usine.

"Nous allons reprendre les négociations avec la direction et le préfet de l'Oise", a déclaré Caroline Substelny, l'avocate qui conseille les salariés. "L'objectif c'est d'obtenir des garanties sur la loyauté des négociations et la faisabilité des propositions", a-t-elle ajouté.

Vendredi midi, une première table-ronde a été organisée, avec les représentants des salariés et la direction du groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex, ainsi que le directeur départemental du travail. Mais les salariés ont quitté une première fois les négociations vendredi en fin d'après-midi : "Ils n'ont pas l'intention de négocier", a déclaré Patrick Testar, délégué CFDT de l'usine. "On a décidé de sortir de la salle et ils verront les conséquences... Venez sur le site", a-t-il ajouté.

"Une attitude inacceptable"

"Je condamne avec la plus grande fermeté l'attitude inacceptable d'une minorité dans laquelle ne se reconnaissent pas tous les salariés de l'usine", a réagi le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. Il a appelé "l'ensemble des parties à reprendre le dialogue et à participer à une réunion de conciliation" mardi prochain, rappelant qu'un conciliateur a été nommé début mars par le tribunal de Senlis.

"Le ministre du Travail, c'est Woerth, il est maire à 25 kilomètres d'ici, donc il pourrait peut-être descendre. Ce serait bien qu'il se rappelle qu'il est maire d'une ville de l'Oise depuis des années", a déclaré vendredi Xavier Mathieu, le leader CGT des salariés de l'usine Continental de Clairoix, appelant Eric Woerth à intervenir dans le conflit.

En lutte pour un meilleur plan social

La fermeture de l'usine Sodimatex, qui emploie 92 salariés, a été annoncée le 10 avril 2009. Depuis, les négociations sur le plan social entre la direction et les salariés ont échoué, malgré une première médiation de l'Etat. Les salariés demandent de meilleures indemnités de licenciement.

Ne "pas avoir de demi-mesures" est l'objectif, explique Eric lemoine, délégué du personnel :

Des négociations au point mort

Les salariés insistent aussi sur les 55 millions d'euros d'aides d'Etat qu'a reçu le groupe Trèves, propriétaire de Sodimatex, dans le cadre du plan d'aide aux équipementiers automobiles. "Se pose la question des conditions dans lesquelles les aides ont été accordées. Au moment où on a donné ces aides, quelles ont été les contreparties que le gouvernement a exigées, notamment en termes de respect du dialogue social", s'est interrogé le numéro deux de la CFDT, Marcel Grignard.

- Comprenez-vous qu'on puisse aller jusqu'à menacer de faire exploser son usine ?