Tour de vis budgétaire en Europe

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Europe1.fr (avec agences) , modifié à
Les déficits nationaux vont être revus sous la pression de la commission européenne.

La Grèce n’est pas la seule à être montrée du doigt pour ses déficits budgétaires. D’autres pays les ont laissé se creuser ces dernières années. Mais devant la gravité de la crise, la Commission de Bruxelles a proposé mercredi de renforcer dès 2011 le contrôle des projets de budgets des pays européens en les soumettant à l'avenir à un examen au niveau européen avant qu'ils ne soient présentés aux Parlements nationaux. Une proposition controversée qui est loin d’être adoptée. Mais la zone euro a déjà mis la pression. Tour d’Europe.

Le Portugal

Lisbonne a annoncé jeudi de nouvelles mesures d'austérité axées sur un alourdissement des impôts et une baisse accrue des dépenses de l'Etat, afin d'accélérer la réduction de son déficit public. Face à la pression des marchés, le gouvernement s'était déjà résolu à reporter à contrecœur de grands projets d'infrastructures comme le nouvel aéroport de Lisbonne. Pour réduire les dépenses, les salaires des fonctionnaires, dont le nombre a déjà été réduit, ont été gelés jusqu'en 2013, et de nombreuses prestations sociales plafonnées.

L’Espagne

José Luis Rodriguez Zapatero a détaillé au Parlement mercredi une accélération douloureuse de la réduction des dépenses publiques, de 15 milliards supplémentaires en 2010 et 2011. Zapatero a également annoncé une baisse moyenne des salaires des fonctionnaires de 5% à partir de juin, leur gel en 2011, la suppression de la revalorisation automatique de retraites et la fin d'une aide de 2.500 euros aux familles.

La Grèce

D'une sévérité sans équivalent en Europe, la cure d'austérité grecque prévoit notamment un relèvement du taux principal de TVA de deux points, une hausse des taxes sur les carburants, le tabac et l'alcool et des coupes claires dans les salaires de la fonction publique et les retraites.

La France

François Fillon a confirmé mercredi la volonté de l'exécutif de réduire de 10% en valeur en trois ans les dépenses d’intervention de l'Etat. Soit six milliards au total à économiser. Les aides socialisées, décidées au plus fort de la crise en 2009, ont été revues. L’aide au chômeurs de 150 euros ne sera pas renouvelée. Mais pour l’instant le bouclier fiscal n’est pas visé.

Le Royaume-Uni

Même si les Britanniques ne font pas partie de la zone euro, le nouveau gouvernement a indiqué que la priorité sera donnée à la réduction du déficit, qui atteint 12 % du PIB. Il prévoit des économies de 7 milliards d’euros la première année de son mandat.

La Roumanie

Jeudi 6 mai, le président roumain a annoncé des mesures draconiennes, qui incluent une baisse de 25 % des salaires dans le secteur public et de 15 % des retraites et des allocations chômage.

L’Italie

Le gouvernement italien a refusé, jeudi, de débloquer des fonds pour permettre à quatre régions du pays de combler le déficit de leur budget en matière de santé, ce qui va les obliger à augmenter les impôts locaux.

L’Irlande

Les allocations sociales vont être réduites, même pour les chômeurs, et les salaires des fonctionnaires vont connaître des réductions allant de 5 à 15 %.