Retraites : le gouvernement (très) discret

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Sophie Amsili , modifié à
Consultés, les syndicats ont pu exposer leurs pistes mais Ayrault est resté discret sur les siennes.

Coup d'envoi. La concertation sur l'avenir du système des retraites a commencé. Sur ce sujet, hautement sensible, le président de la République a prévenu que "les efforts devront être équitablement répartis" et que "prolonger la durée de cotisation est la mesure la plus juste à condition qu'elle soit appliquée à tous et à tous les régimes." Jeudi après-midi, le gouvernement a reçu tour à tour les représentants de salariés et du patronat à Matignon pour entendre leurs propositions. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, entouré des ministres concernés par le dossier (Marisol Touraine pour les Affaires sociales, Michel Sapin pour le Travail et Marylise Lebranchu pour la Fonction publique), ont pris note des positions des uns et des autres mais sont, eux, restés très discret sur leurs intentions quant au projet de loi, prévu à la rentrée.

Dans un court discours à l'issue de ces rencontres, le Premier ministre a rappelé que "tout le monde était d'accord" sur le diagnostic : "nous avons un système par répartition (…) qui peut être sauvé grâce à la dynamique de notre démographie française". "C'est sur les solutions qu'il va falloir beaucoup travailler". Et si Jean-Marc Ayrault reconnaît qu'"il y a eu des divergences de solution", il assure qu'il y a "une volonté d'avancer".

>> Voir le discours de Jean-Marc Ayrault :

Retraites: le projet du gouvernement présenté...par Matignon

Mais concernant les pistes de la réforme, le Premier ministre n'a donné aucune indication des pistes privilégiées par le gouvernement. Il s'est contenté d'assurer "que l'effort sera équitablement réparti, et que ce projet traitera des questions importantes évoquées lors de ces premières rencontres", à savoir l'égalité hommes-femmes, "la question des jeunes qui rentrent tard sur marché du travail" et celle de "la pénibilité".

Les syndicats sur leur faim. Plusieurs syndicats n'ont donc pas caché être restés sur leur faim à la sortie de leur entrevue à Matignon. "Le gouvernement ne dévoile pas ses pistes, il rentre à nouveau dans une phase d'écoute", a constaté le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, ajoutant que ses craintes ne sont pas pour autant dissipées : si le gouvernement "nous écoute beaucoup, je n'ai pas le sentiment pour autant que nous soyons entendus". Même constat du côté de la CFDT : "nous n'en savons pas plus sur les pistes, si ce n'est que le gouvernement s'est montré ouvert sur la pénibilité", a estimé Laurent Berger, dirigeant du syndicat. Seul le président de la CFTC, Philippe Louis, semble avoir obtenu des confidences : le Premier ministre "a parlé d'augmentation des cotisations, de l'allongement de la durée de cotisation", a-t-il résumé.

Et maintenant ? "Je termine demain les différents entretiens", a poursuivi le chef du gouvernement. "Pendant tout le mois de juillet, Marisol Touraine et Marylise Lebranchu vont recevoir, pour rentrer dans les détails, les organisations patronales et syndicales. Et puis fin août je retrouverai tous les partenaires sociaux pour faire le point sur l'état d'avancement de cette concertation. Objectif : "à la mi-septembre, le gouvernement présentera son projet".