Réformes : Bruxelles met la pression

La Commission souhaite qu'un train de réformes soit mis en place en France les deux prochaines années.
La Commission souhaite qu'un train de réformes soit mis en place en France les deux prochaines années. © MAXPPP
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Thomas Morel et Isabelle Ory , modifié à
L'UE demande que le nouveau délai accordé à la France soit consacré à des réformes structurelles.

Bruxelles ne relâche pas la pression sur la France. La Commission européenne a beau avoir accordé deux ans de plus au gouvernement pour ramener le déficit sous la barre des 3 %, elle n'entend pas laisser Paris se reposer les deux prochaines années.

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Des réformes "de grande ampleur". Olli Rehn, le commissaire européen en charge des Affaires européennes, a ainsi demandé à ce que "des réformes structurelles de grande ampleur" soient menées rapidement dans le pays, afin d'enrayer la perte de compétitivité des dernières années. "C'est important pour la France elle-même, pour les Français, pour que la France puisse débloquer son potentiel de croissance pour créer des emplois", a-t-il demandé lors d'un débat sur l'approfondissement de l'union économique et monétaire.

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© Reuters

"Comme des prolongations". Il n'est d'ailleurs pas le seul à demander à la France un effort supplémentaire. Dans un entretien à L'Express, le président de la Commission, José Manuel Barroso, a comparé la situation de la France à un match de football : "C'est comme pour les prolongations au foot : ce n'est pas le moment d'aller dans les vestiaires, mais de marquer des buts !" Il propose ainsi plusieurs pistes de réformes pour la France : "tout ce qui permet de réduire la rigidité des marchés en France, par exemple l'ouverture des secteurs protégés à la concurrence, est une bonne chose".

Wolfgang Schaüble, le ministre allemand des Finances, est également sur la même ligne. Lundi, il a appelé la France à "ne pas abandonner le chemin des réformes", et a réclamé des engagements clairs.

Un "contrat" de réformes. La commission préparerait donc un "contrat", une liste de réformes que le gouvernement s'engagerait à mettre en place rapidement. Au menu, réforme des retraites, libéralisation des services, de l'énergie ou encore du rail. Et au cas où la France n'obtempèrerait pas, certains n'hésitent pas à jouer la carte des menaces : "il faut que la France comprenne qu'elle a le dos au mur. Si elle ne prend pas le bon chemin, à tout moment on peut enclencher les sanctions", avertit un haut-fonctionnaire européen.

Le Parlement européen plus réservé. Dans la confrontation qui s'annonce, Paris peut toutefois compter sur un allié de poids : Martin Schulz, le président du Parlement européen. Invité jeudi matin sur Europe 1, il a souligné que c'était à Paris de déterminer quelles étaient les réformes à mener "et pas à Olli Rehn". " Peut-être la France a-t-elle besoin d'une réforme de son système de retraites, mais c'est tout d'abord à la France d'en discuter, pas à Bruxelles", a-t-il encore expliqué.