Mory Ducros: 3.100 emplois sur la sellette

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et Pascal Berthelot , modifié à
EMPLOI - Le transporteur routier a reçu quatre offres de reprise. Seule certitude, un plan social massif s'annonce.

L'info. Les 5.000 salariés du transporteur routier Mory Ducros ont désormais toutes les offres sur la table. Réunis en comité d'entreprise jeudi au siège social, à Gonesse (Val-d'Oise), ils ont pris connaissance des quatre offres de reprise de l'entreprise, placée en redressement judiciaire le 26 novembre 2013. Le tribunal de commerce rendra sa décision le 31 janvier mais quel que soit le repreneur, c'est un plan social massif qui s'annonce.

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Quatre offres de reprise. Si le pessimisme domine chez Mory Ducros, c'est parce que les salariés savent que trois des quatre offres de reprise sont partielles. En clair, ces repreneurs ne sont intéressés que par une partie des 85 agences de l'entreprise. Pas sûr que cela suffise à convaincre le tribunal de commerce de Pontoise.

Dans le détail, l'une émane d'un groupe d'avocats voulant reprendre des agences dans le nord de la France. Une deuxième a été formulée par les transports Malherbe, un groupe normand intéressé par une trentaine d'agences. Elles concernent au total 400 à 500 salariés. La troisième offre porte uniquement sur la reprise de matériel. Aucune n'évoque les 2.000 emplois de sous-traitance dépendant de Mory Ducros.

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Au moins 3.100 emplois supprimés. Quant à la quatrième offre, la seule globale, elle est incomplète. Elle ne prévoit de reprendre que 1.900 des 5.000 salariés et fermerait la moitié des 85 agences de l'entreprise de messagerie. "L'offre porte sur 1.900 salariés en tout, dont 1.754 pour l'entreprise et le reste pour ses filiales", a précisé une porte-parole du groupe. "1.754 (emplois sauvés), on se moque de nous, c'est une quantité ridicule", a réagi Jean-Claude Hacquard, de la CGT. "Ca ne fait vraiment pas beaucoup", a renchéri Patrice Clos, secrétaire général de la Fédération FO/UNCP Transports.

Dans le meilleur des cas, il y aurait donc 3.100 licenciements, soit l'équivalent du plan social de PSA Aulnay-sous-Bois. Et l'un des plus importants en France depuis celui du fabricant de petit électroménager Moulinex en 2001. Mais le bilan serait encore plus lourd, selon Patrice Clos : avec les salariés des sous-traitants, "ça fait plus de 5.000 salariés à la lourde".

Un candidat à la reprise pas comme les autres. Les employés sont donc amers, d'autant que cette offre de reprise a été déposée par le fonds de pension, Arcole Industries... qui est lui l'actuel propriétaire de Mory Ducros. C'est donc le patron qui a coulé la boite qui propose de la reprendre, mais avec deux tiers des salariés en moins. "Est-ce que le juge va accepter que la société qui a déposé le bilan reprenne, c'est un autre souci", a estimé Patrice Clos, secrétaire général de la Fédération FO/UNCP Transports et Logistique. Et ce dernier d'ajouter : "nous, on acceptera la solution la meilleure pour les salariés. Maintenant, est-ce qu'on a confiance en Arcole pour la reprise, la réponse est non".

Le fonds Arcole a par ailleurs assorti son offre de reprise de plusieurs conditions : il demande que les salariés s'abstiennent de toute mobilisation sociale d'ici au 31 janvier, date à laquelle le tribunal de commerce doit se prononcer sur les offres de reprise. Il met, en outre, comme condition que l'entreprise conserve au moins 80% de son chiffre d'affaires actuel d'ici à cette date, c'est-à-dire qu'elle n'ait pas perdu ce pourcentage de clients.

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