Moody's : la SocGen et le CA dégradés

L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé d'un cran la note des banques françaises Société Générale et Crédit Agricole SA, confirmant une rumeur qui circulait depuis dimanche.
L'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé d'un cran la note des banques françaises Société Générale et Crédit Agricole SA, confirmant une rumeur qui circulait depuis dimanche.
  • Copié
et Walid Berrissoul avec agences , modifié à
L'agence d'évaluation a abaissé d'un cran la note des deux banques françaises mercredi.

La rumeur planait depuis plusieurs jours. Alors que les marchés s'affolent et que plusieurs observateurs affirment que l'exposition des grandes banques françaises en Grèce a été sous-estimée, notamment en cas de faillite de la Grèce, l'agence d'évaluation financière Moody's a abaissé mercredi d'un cran la note des deux banques françaises, la Société Générale et le Crédit Agricole.

La BNP épargnée

En ce qui concerne le Crédit Agricole, dont la note passe de "Aa1" à "Aa2", la décision est liée à l'exposition à la Grèce. Dans le cas de la Société Générale, dont la note est rétrogradée de "Aa2" à "Aa3", la révision tient à la réévaluation du soutien dit systémique, c'est-à-dire l'aide que pourraient fournir les pouvoirs publics en cas de crise grave. Dans un contexte de dégradation des conditions de refinancement, Moody's a précisé que ses préoccupations concernant les difficultés structurelles des profils de liquidité et de financement des banques s'étaient intensifiées.  

Si, à l'instar de Société Générale ou Crédit Agricole, BNP Paribas a souffert en Bourse ces derniers jours, en revanche, la banque n'a pas vu sa note abaissée par l'agence Moody's comme ses deux concurrentes mercredi. Mais banque françaises, qui reste sous surveillance négative, a annoncé mercredi une série de mesures pour renforcer son capital et sa capacité à se financer dans l'espoir d'alléger la pression des marchés sur son titre, inquiet de son exposition à la dette grecque.

L'agence de notation avait placé les banques sous surveillance avec implication négative le 15 juin, évoquant leur exposition à la Grèce. 

Les banques "ne sont pas en danger"

Malgré l'abaissement de la note pour les deux banques françaises, spécialistes du secteur bancaire et responsables politiques ont tenu à rassurer la portée d'une telle dégradation. "Cela ne constituera pas une surprise pour les marchés", a réagi Jean-Pierre Jouyet sur Europe 1 mercredi, rappelant qu'"il y avait eu un certain nombre d'informations avant le week-end là-dessus". 

La situation des banques françaises ne risque pas de se dégrader davantage après l'abaissement de la note de deux d'entre elles par l'agence de notation Moody's, a pour sa part déclaré mercredi le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Ce dernier s'est également félicité que la révision des notes par Moody's ait été "limitée" en soulignant que l'agence de notation les met au même niveau que les grandes banques européennes.

Le ministre des Affaires européennes Jean Leonetti a quant à lui affirmé mercredi que les banques françaises "ne sont pas en danger". Elles ont suffisamment de réserves pour faire face éventuellement à la dette grecque", a déclaré le ministre.

Des conséquences sur l'emploi

Interrogé par Europe 1, l'économiste Nicolas Bouzou a lui aussi expliqué qu'il ne fallait "pas verser dans la panique". "Je ne crois pas un instant au scénario de faillite des banques françaises. La Banque centrale européenne (BCE) et les Etats disposent d'outils pour protéger les banques", a-t-il relativisé. Mais d'après l'économiste, il faut cependant s'attendre à des répercussions sur l'activité économique, les banques allant "limiter considérablement l'accès au crédit ces prochaines semaines". "On peut avoir des conséquences en matière de croissance et d'emploi", a-t-il prévenu.