Loire : le patron de Sullair libéré

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avec Frédéric Nicolas , modifié à
EXCLU - Les négociations se poursuivent entre le dirigeant et ses salariés.

A peine nommé et déjà retenu dans son entreprise. Co-gérant de la filiale européenne du fabricant américain d'outils pneumatiques Sullair depuis mercredi matin, Yves de Waroquier a été retenu par ses salariés de mercredi à vendredi matin, dans les locaux de l’entreprise, à Montbrison dans la Loire.

Reprise du travail lundi

Les salariés ont décidé de lever la séquestration de leur dirigeant en assemblée, vendredi matin. Ils ont obtenu des avancées sur les négociations. C'est ce qu'ils attendaient. "On reprendra le travail et on le laissera partir lorsque notre direction proposera une somme intéressante aux salariés qui vont tous être licenciés, sans réelle justification", avait témoigné une salariée du site.

La reprise du travail a également été votée et sera effective lundi. "Pour débloquer la situation, on a obtenu que la prochaine négociation avec le comité d'entreprise soit avancée au 18 mars", a déclaré le secrétaire du Comité central d'entreprise (CCE), Didier Bouchet.

Echec de la médiation

Après une tentative de médiation infructueuse de l'inspection du travail venue sur place, jeudi après-midi, trois élus locaux, dont le maire (PS) de Montbrison et le président de l'agglomération Loire-Forez, avaient pris le relais des négociations dans la soirée.

Le personnel s'estime victime de la stratégie d'une multinationale voulant fermer son site européen de fabrications de compresseurs et d'outils pneumatiques qui, selon lui, est viable. Il exige à ce titre une "indemnité pour préjudice moral" de la part de Sullair Corporation qui, de surcroît, a refusé un plan de reprise de l'activité proposé par le management qui aurait permis de sauvegarder plus des deux tiers des emplois actuels.

Fermeture annoncée du site

L'incident a débuté au lendemain d’une réunion du comité d'entreprise, à laquelle a participé Henry Brooks, le président du groupe Sullair Corporation, "accompagné d'une dizaine de gardes du corps", selon les salariés.

Henry brooks est venu négocier avec ses employés, après avoir annoncé le 7 janvier son intention de fermer la filiale Europe et donc l’usine de Montbrison, qui emploie 112 personnes. Puis il a nommé un nouveau dirigeant pour le site, Yves de Waroquier, chargé d’accompagner la fermeture de l’entreprise.

Il s’agissait de la troisième séquestration de dirigeants dans la Loire depuis le début de l'année. Quatre cadres du groupe suédois Akers avaient été retenus pendant plus de 24 heures dans leur usine de Fraisses, fin janvier, et deux cadres de Siemens VAI MT avaient été séquestrés à Saint-Chamond début mars.

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