Libor : les banques françaises se défendent

Crédit Agricole rappelle qu'il n'a intégré qu'en novembre 2010 le panel de banques participant à la fixation quotidienne de ce taux.
Crédit Agricole rappelle qu'il n'a intégré qu'en novembre 2010 le panel de banques participant à la fixation quotidienne de ce taux. © Reuters
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Charles Carrasco avec AFP , modifié à
Le Crédit agricole et la SocGen sont citées dans l'enquête sur la Barclays, selon le Financial Times.

Le scandale du Libor va-t-il déferler sur d'autres banques européennes ? Un article du Financial Times, daté de jeudi, révèle qu'une enquête est en cours sur les relations entre Barclays et d'autres établissements, dont les banques françaises Crédit Agricole et Société générale.

Selon le quotidien britannique, les superviseurs bancaires se pencheraient actuellement sur les liens des traders de la banque britannique, à l'origine du scandale financier.

Crédit Agricole l'a intégré en 2010

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Concernant le Libor, Crédit Agricole rappelle qu'il n'a intégré qu'en novembre 2010 le panel de banques participant à la fixation quotidienne de ce taux. Or, les manipulations reconnues par Barclays sont intervenues entre 2005 et 2009. L'établissement français souligne également "qu'il a répondu aux demandes d'information des diverses autorités, comme il le fait de coutume" et "qu'il ne fait l'objet d'aucun grief".

De source bancaire, le trader de Crédit Agricole CIB, filiale de financement et d'investissement de la banque verte, a quitté le groupe en 2010 de son propre chef.

Citée dans l'article du Financial Times, la Société Générale a également assuré n'avoir reçu "aucun grief". La banque "coopère avec les autorités" et dit ne pas avoir eu, à ce jour, de retour de leur part depuis la communication des informations demandées.

Cahuzac : "un scandale"

Concernant l'implication éventuelle de banques françaises, le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer a déclaré mercredi qu'"elles ont été interrogées par les autorités compétentes et les réponses, apparemment, ont été satisfaisantes puisqu’à ce stade, il n'y a aucune suite". "Pour l'instant, personne n'a dit, n'a émis l'idée qu'elles avaient participé", a-t-il martelé.

De sources concordantes, depuis la demande de renseignements qui remonte à plusieurs mois, les banques françaises n'ont pas fait l'objet de nouvelle requête.

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Evoquant le scandale "probablement le plus important de ces dernières années", le ministre français du Budget, Jérôme Cahuzac, a appelé à la manifestation d'une "volonté politique" pour que les banquiers éventuellement accusés puissent être traduits devant la justice. "J'aimerais être certain que les dirigeants britanniques ont cette volonté-là", a-t-il soutenu. Le secrétaire d'Etat américain au Trésor, Timothy Geithner, a déclaré mercredi que les Etats-Unis vont se mobiliser pour une réforme "solide et crédible" du Libor.

Démission du président de la Barclays

Les révélations concernant Barclays ont entraîné la démission du président et du directeur général de l'établissement qui devra payer environ 360 millions d'euros pour mettre fin à des enquêtes des régulateurs britannique et américain.

La Chambre des Communes britannique et la Chambre des Lords vont constituer une commission d'enquête parlementaire sur le sujet et l'office britannique de lutte contre la délinquance financière (SFO) s'apprête à ouvrir une enquête pénale.