Les auto-entrepreneurs redoutent d'être "tués"

Photographie d'illustration
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avec AFP , modifié à
La réforme de leur régime envisagé par le gouvernement les inquiète au plus haut point.

Les auto-entrepreneurs tiennent à conserver leur régime spécial mais ils sont ouverts au dialogue. Tel est le message qu'ils ont envoyé samedi au ministère du Commerce pour tenter d'entamer des négociations dans l'espoir d'alléger les plans du gouvernement.

La réforme que redoutent les auto-entrepreneurs

Si les auto-entrepreneurs s'inquiètent, c'est parce que le projet de budget 2013 présenté vendredi préconise un "alignement" de leur régime de cotisation sociale sur celui des travailleurs indépendants. "Nous avons uniquement décidé de relever les taux forfaitaires pour les rapprocher de ceux des indépendants. C'est une question d'équité", a justifié le ministère du Commerce et de l'Artisanat.

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Le reste (avantages fiscaux, démarches simplifiées) ne varie pas. Si les auto-entrepreneurs "gagnent zéro, ils continueront de payer zéro", a ajouté cette source pour légitimer une économie estimée à 130 millions d'euros pour l'Etat. Le ministère, qui s'apprête à donner le coup d'envoi d'un audit sur ce régime décrié, notamment par les artisans et certains syndicats, assure donc que "l'essentiel est préservé".

"Cela ne va pas être facile pour moi"

La Fédération des auto-entrepreneurs (FEDAE) est, elle, d'un tout autre avis. "Le régime sera tué", a-t-elle prévenu vendredi. "Beaucoup d'auto-entrepreneurs vont faire faillite", craint David Barreira, peintre à Lardenne, en Haute-Garonne. "Le fait de payer moins de charges, c'était ça en plus de gagné", note-t-il, en soulignant que si beaucoup ont choisi ce statut, c'était "pour cette raison".

"Cela ne va pas être facile pour moi", se plaint aussi Jean-Yves Da Cunha, qui cumule un emploi de fonctionnaire et le statut d'auto-entrepreneur en électricité à Rabastens, dans le Tarn, afin de voir si son activité "est viable" avant de lancer sa société.

La ministre leur donne rendez-vous lundi

Sylvia Pinel

 Sentant monter la contestation, la ministre du Commerce Sylvia Pinel a annoncé qu'elle recevrait une délégation d’auto-entrepreneurs lundi. Pour le président de l'Union des auto-entrepreneurs (UAE), François Hurel, il faut "regarder plus attentivement le projet", débattu au Parlement dans les prochaines semaines, qui pourrait, selon lui, aboutir à une hausse de 3% des cotisations.

Lancé en 2009 pour encourager la création d'entreprises, l'auto-entreprenariat bénéficie d'un régime simplifié de calcul et de paiement des cotisations et contributions sociales obligatoires, de démarches facilitées et d'une imposition avantageuse. Ce dispositif a notamment permis de légaliser une partie du travail au noir. Un auto-entrepreneur sur trois est un ex-chômeur et 40% d'entre eux ambitionnent d'assurer leur propre emploi.

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