Les Français boudent la bière

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Thomas Morel et Olivier Samain
Les brasseurs mettent en cause la hausse de 160 % des taxes sur la boisson alcoolisée, qui a fait s'envoler les prix.

L'info. Les Français ne boivent plus de bière. C'est l'inquiétant constat des Brasseurs de France, l'association qui regroupe les principaux fabricants de bière du pays. Lundi, ils ont annoncé une baisse de 16,5 % de leur production depuis le début de l'année. Et si le mauvais temps du printemps a sa part de responsabilité, l'essentiel de cette baisse s'explique selon eux par la hausse très importante des taxes depuis le début de l'année.

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160 % de taxes en plus. L'an dernier, le Parlement a en effet décidé d'augmenter les taxes sur la bière de 160 %, afin de renflouer un peu plus les comptes de la Sécurité sociale. La mesure devait permettre de dégager 810 millions d'euros de recettes pour l'Etat, contre 330 millions précédemment. Mais le résultat, c'est que les ventes se sont effondrées.

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Philippe Vasseur, président des Brasseurs de France, s'explique au micro d'Europe 1 : "Cela s'est traduit par une augmentation du prix de la bière, de 14 % environ dans la grande distribution. Les répercussions ont été une baisse de la consommation, et donc de la production". Au cours du mois de juin, qui marque traditionnellement le coup d'envoi de la pleine saison, la demande de bière en grande surface s'est effondrée de plus de 20 % par rapport à l'an dernier.

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Moins de recettes pour l'Etat. Et selon Pierre Vasseur, l'Etat aussi pourrait bien ressentir le contrecoup de cet effondrement des ventes. "Le paradoxe, c'est que l'Etat pensait récupérer 810 millions d'euros de taxes, mais que si cette tendance se prolonge sur l'ensemble de l'année, il en récupèrera 160 millions de moins", alerte-t-il.

L'impact de la météo reste faible. L'autre élément qui a pu jouer cette année, c'est la météo très médiocre. Le mauvais temps et le froid persistant n'ont pas vraiment incité les Français à s'installer à la terrasse des cafés pour boire des bières entre amis. Toutefois, selon Philippe Vasseur,  l'impact reste minime : "en moyenne, on a constaté que les effets climatiques ont un impact de l'ordre de 2 à 3 %, très loin du niveau que l'on observe aujourd'hui."