Le boulet des subprimes plombe l'Europe

La banque franco-belge a dû verser plus de 200 milliards d'euros d'actifs toxiques à sa "bad bank" pour assainir ses finances.
La banque franco-belge a dû verser plus de 200 milliards d'euros d'actifs toxiques à sa "bad bank" pour assainir ses finances. © Reuters
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Thomas Morel
1.000 milliards d'euros de crédits toxiques dormiraient toujours dans les banques.

C'est un boulet que le secteur financier traînera longtemps. La crise des subprimes, déclenchée en 2007 aux Etats-Unis avant de se répandre dans le monde, laisse derrière elle une addition salée. En Europe, selon des chiffres publiés mardi par Les Echos, les banques ont accumulé plus de 1.000 milliards d'euros d'actifs "pourris", logés dans des "bad banks" ou "structures de défaisances". Des actifs qui mettront des dizaines d'années avant d'être revendus.

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C'est quoi, une "bad bank" ? Au moment où la crise des subprimes s'est déclenchée, les banques du monde entier ont découvert qu'elles avaient dans leurs comptes des quantités -parfois importantes- d'actifs considérés comme "à risque", dont plus personne ne voulait. Pour s'en débarrasser, beaucoup d'établissements bancaires ont alors choisi de créer des "bad banks". Celles-ci reprennent à leur compte, pour un prix réduit, ces produits toxiques. Cela permet aux établissements financiers d'assainir leur bilan. Charge ensuite à la nouvelle structure de trouver un acquéreur.

63 ans pour tourner la page… Toute l'Europe à eu recours à ces structures de défaisance. Espagne, Allemagne, Irlande, France : on en retrouve dans la plupart des grands pays. Au total, les sommes ainsi engagées représentent 1.000 milliards d'euros d'actifs. Pour la seule banque franco-belge Dexia, l'équivalent de 266 milliards d'euros en titres toxiques ont été mis de côté. Selon les experts, il faudra pas moins de 63 ans à sa bad bank pour tout vendre.