La production industrielle en forte baisse

Avec ce nouveau signe défavorable, Bercy doit s'attendre à un chiffre médiocre pour la croissance au deuxième trimestre.
Avec ce nouveau signe défavorable, Bercy doit s'attendre à un chiffre médiocre pour la croissance au deuxième trimestre. © MAXPPP
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avec Carole Ferry et AFP
De mauvais augure pour la croissance, mais aussi pour l'emploi.

Le chiffre de la croissance française au deuxième trimestre, attendu pour vendredi, ne devrait pas être fameux : la production industrielle, l'un de ses principaux indicateurs, a chuté de 1,6% au mois de juin, d'après l'Insee. C'est un brusque rappel à l'ordre après le bond de 1,9% enregistré en mai.

 

 

La plus mauvaise élève est l'industrie manufacturière, hors activité minière et construction, qui a accusé une baisse de 1,9% après avoir augmenté de 1,4% le mois précédent.

 

 

Concrètement, les produits dont la production a le plus régressé sont les équipements électriques, les produits informatiques, électroniques et optiques, mais aussi le caoutchouc, le plastique et les minéraux non métalliques.

 

 

 

Usines au ralenti

 

 

 

En l'absence de reprise, certains grands groupes anticipent. C'est le cas d'Arcelor-Mittal, qui a décidé de ne pas reprendre tout de suite la production dans deux de ses usines.

 

 

Notamment celle de Florange, en Moselle, où les commandes d'acier ne sont pas suffisantes pour faire tourner les outils de production à plein régime. Le secteur de la construction a du mal à reprendre, et les demandes de boîtes de conserve sont en baisse.

 

 

La direction a donc décidé de maintenir à l'arrêt "le P3", l'un des deux hauts-fourneaux de l'usine de Florange, au moins jusqu'à la fin de l'année. Les salariés s'inquiètent pour l'avenir de leurs 2.600 postes, et surtout pour ceux des 435 intérimaires.

 

 

 

Une croissance médiocre est attendue

 

 

 

L'Insee publiera vendredi sa première estimation de la croissance au deuxième trimestre. Un chiffre qui sera scruté avec d'autant plus d'attention, notamment à Bercy, qu'il donnera le ton d'un budget 2012 dont le cadrage s'annonce particulièrement épineux en pleine tempête boursière.

 

 

A l'issue du premier trimestre, l'optimisme était pourtant à l'ordre du jour avec un bond de 0,9% du produit intérieur brut (PIB) français. Le deuxième s'annonce par contre "très décevant", pronostique Jean-Christophe Caffet, du groupe Natixis.

 

 

Au faible score de la production industrielle vient en effet s'ajouter un recul de la consommation de 2% sur le deuxième trimestre, tout aussi annonciateur d'un coup de frein pour la croissance française. Les analystes parlent au mieux d'une croissance modeste, autour de 0,3%, au pire d'une croissance quasi-nulle. Bercy, qui s'était montré satisfait des performance de l'industrie au premier trimestre, s'est abstenu cette fois de toute communication.