La charcuterie française régalera bientôt la Chine

Saucisses, jambons et autres andouillettes françaises devraient bientôt envahir les tables chinoises.
Saucisses, jambons et autres andouillettes françaises devraient bientôt envahir les tables chinoises.
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Damien Brunon avec AFP , modifié à
Les industries de l’Hexagone devraient recevoir l’agrément des autorités chinoises pour pouvoir exporter début 2014.

L’INFO. Voilà six ans que la filière charcuterie française cherchait à s’implanter en Chine. Ce devrait être chose faite d’ici début 2014. En voyage avec Jean-Marc Ayrault dans l’Empire du milieu, Guillaume Garot, le ministre délégué à l’agroalimentaire, a annoncé avoir signé un protocole constituant “la dernière étape avant un agrément” officiel. Dans quelques mois, des experts chinois viendront visiter des entreprises françaises pour finaliser l’autorisation.

Négociations depuis 2007. “Nous sommes très satisfaits de cette nouvelle étape qui est franchie”, a déclaré Robert Volut, le président de la Fédération des industriels de la charcuterie. Il faut dire que la signature du protocole ouvrira à court terme le gigantesque marché chinois : 1,35 milliard de consommateurs potentiels. Une aubaine pour un secteur en pleine crise.

Entamées en 2007, les négociations sur la charcuterie française avait néanmoins pris du plomb dans l’aile pour des raisons politiques. En 2008, Nicolas Sarkozy avait rencontré le dalaï-lama, ce qui avait été vécu comme une provocation en Chine et une raison de ralentir la signature de nouveaux accords.

Concurrence européenne. Malgré le signe fort que représentent les futurs agréments dont devrait bénéficier la charcuterie française, les marques ne crient pas victoire. Première raison : le marché de la viande fraîche reste assez confidentiel en Chine. En 2012, les douanes chinoises ont en effet estimé à environ 150.000 euros la somme dépensée dans le pays en charcuterie française importée.

C’est la raison pour laquelle les industriels français veulent prendre les choses progressivement. Ils viseront dans un premier temps “les classes moyennes et supérieures, soit entre 120 et 180 millions de personnes, deux à trois fois la population de la France”, précise Robert Volut. De potentiels clients qu’il faudra arracher à la concurrence européenne, notamment espagnole et italienne, déjà implantée dans le pays.