La Fnac va mieux grâce à sa mue

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avec AFP , modifié à
COMMERCE - L'enseigne, au plus mal il y a quelques années, est en train de se redresser.

Après être passée très près du gouffre et avoir vu ses principaux concurrents disparaitre les uns après les autres, la Fnac commence à refaire surface. L'enseigne a publié vendredi des résultats dans le vert pour la deuxième année de suite. Un redressement réalisé grâce à un virage stratégique : une offre culturelle réduite et l'introduction de produits électroménagers.

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La Fnac refait des bénéfices. Si la Fnac va mieux, c'est qu'elle a stoppé l'érosion de ses ventes et a même réussi à écouler autant de marchandises qu'auparavant mais en dégageant une marge bien meilleure. Après un recul de 3,1% en 2013, la Fnac a clôturé 2014 sur un chiffre d'affaires de 3,89 milliards d'euros, quasi stable (-0,3%), la France, principal marché de l'enseigne, progressant même de 0,5%. Le bénéfice net a, lui, sensiblement évolué : il avoisine les 41 millions d'euros, contre 15 millions en 2013 et des pertes des 142 millions en 2012.

"L'heure du bilan n'est pas encore venue. [Le plan] Fnac 2015 se poursuit. (...) 2014 a été une année positive pour la Fnac qui enregistre une progression sensible de tous ses indicateurs. Nous poursuivrons nos efforts en 2015", a déclaré Alexandre Bompard, PDG du distributeur culturel et technique et par ailleurs ancien PDG d'Europe 1. Après l'amélioration de 2013, "ces chiffres consacrent une intense année de mobilisation et viennent confirmer la pertinence de nos choix stratégiques. La Fnac a tenu le cap de sa transformation et récolte les fruits de ses efforts", a-t-il ajouté. Mais d'euphorie pour autant : pour 2015 "nous restons prudent, le contexte économique devant rester peu porteur".

L'enseigne récolte les bénéfices d'une transition engagée en 2011. La recette de ce redressement n'est pas nouvelle, elle est appliquée depuis la fin 2011 et repose sur trois fondamentaux : proposer une offre plus généraliste et moins culturelle, réduire les coûts, être présent partout où c'est possible et surtout là où c'est rentable.

L'offre proposée par la Fnac a en effet radicalement évolué : des rayonnages de CD, de DVD et de livres réduits pour laisser de la place aux produits électroménagers, mais pas seulement. Les magasins hébergent désormais de nouveaux rayons : jeux & jouets, papeterie, téléphonie nue et objets connectés. Ces produits représentent aujourd'hui 11% des ventes totales et sont venus en partie compenser les reculs enregistrés sur ses marchés traditionnels.

Le groupe a également très fortement réduit ses coûts, réalisant 118 millions d'euros d'économies en 2013 et 2014. Pour arriver, la Fnac a simplifié ses structures et renégocié "systématiquement" ses contrats avec ses fournisseurs et ses baux, mais également supprimé 180 postes chez ses disquaires.

Il a ensuite introduit de nouveaux formats de magasins, dans les gares puis dans des villes de taille moyenne, sous forme de franchises, "pour conquérir de nouveaux territoires où nous n'étions pas présent", a expliqué le PDG. Enfin, il a développé ses ventes omnicanales (commandes sur internet, retrait en magasin), qui représentent aujourd'hui plus de 35% de ses ventes internet, et amélioré son offre de services, avec notamment des livraisons express.

Le groupe doit notamment annoncer à l'automne un nouveau plan stratégique pour 2020. Il prévoit également de lancer une nouvelle version de son site internet et inaugurera en mars un nouveau concept de magasins, dédié aux objets connectés.

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