L’Europe prête à relancer les banques

Mario Draghi a annoncé lundi qu'il envisageait un nouvel emprunt d'envergure pour les banques.
Mario Draghi a annoncé lundi qu'il envisageait un nouvel emprunt d'envergure pour les banques. © Reuters
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Europe1.Fr avec agences
La Banque Centrale Européenne pourrait faire un nouveau grand prêt aux banque a annoncé lundi son président, Mario Draghi.

“Nous sommes prêts à agir avec tout instrument, y compris une nouvelle opération de financement à long terme (LTRO, ndlr)”, a annoncé ce lundi Mario Draghi devant les députés européens. Derrière ce langage technique, le président de la Banque Centrale Européenne envisage de prêter à nouveau quelques centaines de milliards d’euros aux banques européennes pour relancer la croissance sur le continent.

Des taux de liquidités bas. Après les 1.000 milliards d’euros prêtés en décembre 2011 et février 2012, ce serait la troisième opération d’envergure lancée par la BCE. L’objectif : stabiliser les taux d’emprunt des marchés. Les deux premières opérations avaient permis aux banques de garder environ 800 milliards d’euros de liquidités afin d’assurer les échanges commerciaux en Europe. Le problème, c’est que depuis, le remboursement des prêts oblige, ce taux de liquidités a chuté à un peu plus de 200 milliards d’euros.

Conséquence directe, les marchés financiers, qui prêtent de l’argent aux banques, pourraient alors décider d’augmenter leurs taux d’emprunt et donc mettre en danger la stabilité financière de l’Europe. D’où l’idée d’un nouvel emprunt qui éviterait cet écueil.

Draghi a confiance. Les banques ont convaincu le président de la BCE. Les deux prêts à 1% de l’hiver 2011-2012 ont quasiment été remboursés. Mario Draghi pense donc que les banques européennes ne sont pas dépendantes de l’argent fourni par l’Europe.

Pas sûr pour autant que ce nouveau prêt de grande envergure permette une vraie relance de l’économie européenne. Les derniers chiffres de l’activité européenne ne sont pas bons. Les banques sont régulièrement accusées de ne pas injecter leurs liquidités dans l’économie réelle comme elle devrait le faire.

Des inquiétudes d’autant plus importantes que Mario Draghi a déclaré que la banque centrale était “très sensible” aux risques que pourrait engendrer le maintien de prêt à taux bas sur une période prolongée. Des risques qui influeraient notamment sur l’inflation dans la zone euro et donc potentiellement sur la consommation.

La Grèce attendra. Parallèlement, le président de la BCE a annoncé ne pas envisager de nouveau plan de soutien à l’économie grecque à court terme. L’institution attend de savoir si le pays va revenir sur le marché des capitaux internationaux.