L'Allemagne cherche les fraudeurs

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avec Hélène Khol , modifié à
L’Allemagne va acheter une liste de fraudeurs installés en Suisse, provoquant la colère de Berne.

La décision est prise. Le gouvernement allemand va mettre la main à la poche pour acheter une liste de noms de fraudeurs allemands du fisc, obtenue de manière vraisemblablement illégale en Suisse, a déclaré mardi le ministre des Finances Allemand.

"Je suis, comme toute personne sensée, pour que l'on réprime la fraude fiscale, et dans ce but, il faut tout faire pour obtenir ces données", avait déclaré lundi la chancelière Angela Merkel. En février 2008, l’Allemagne avait déjà acheté des données bancaires volées au Lichtenstein, ce qui lui avait permis de récupérer 180 millions d'euros et de prouver la fraude du patron de la Deutsche Post.

La Suisse à nouveau embarrassée

Les autorités helvétiques ont prévenu lundi l'Allemagne qu'elles ne collaboreraient pas "sur la base de données volées". Le ministre suisse des Finances Hans-Rudolf Merz a répliqué "que l'achat de données volées est interdit en Suisse, car il enfreint le principe de la bonne foi et est contraire à l'ordre public".

La Suisse a rappelé qu’elle est disposée à mieux collaborer avec Berlin en matière fiscale sur la base d'une nouvelle convention contre la double imposition révisée. Mais comme avec la France, la Suisse retarde la signature de la convention avec l’Allemagne. Elle s’en sert comme réplique diplomatique face aux tentatives de ces pays à percer le secret bancaire suisse.

Une nouvelle affaire Falciani

2.5 millions d’euros, contre 1.300 noms. C’est ce qu’aurait proposé Hervé Falciani, ex-informaticien de la HSBC, au fisc allemand, selon le Financial Times Deutschland. Une information que l’intéressé dément formellement soulignant qu’il n’y a "pas le moindre élément de preuve" dans ces allégations et qu'il n'a collaboré qu'avec la France.

Hélène Kohl, correspondante en Allemagne :

L'ancien employé de la succursale genevoise de la HSBC Private Bank a fourni à la justice des éléments qui ont largement contribué à la constitution, par le gouvernement français, d'une liste des 3.000 contribuables soupçonnés de dissimuler des avoirs dans des comptes à l'étranger.