Jeune homme recherche travail

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Le chômage masculin des 15-24 ans atteint un record depuis 1975.

L’insertion des jeunes dans le monde du travail est un chemin de croix. Mais la proportion de jeunes hommes sans emploi a atteint en 2009 un niveau record depuis 1975 et la crise qui avait suivi le choc pétrolier, selon les chiffres publiés vendredi par l’Insee.

Fin 2009, 25,3% des jeunes ayant terminé ou quitté les études étaient au chômage, selon un chiffre provisoire de l’Insee. Les jeunes des banlieues sont deux fois plus touchés que le reste de la population.

Le chômage a atteint ainsi en ZUS 18,8% au troisième trimestre 2009 contre 9,1% au plan national, ce qui représenterait près de 50% de la population jeune et masculine. Le plan Espoir Banlieue initié en 2008 et le Plan Urgence Jeunes de 2009 n’ont donc eu qu’un effet très limité sur l’emploi.

Les femmes s’en sortent mieux

Les jeunes femmes, qui "commencent à tirer profit de leur réussite scolaire" selon l'Insee, ont néanmoins aussi du mal à trouver du travail : 22,3% de cette population était au chômage fin 2009 en métropole.

"Depuis 2007, le taux de chômage des femmes en début de carrière est plus faible que celui des hommes", a précisé l’Insee. La crise a aggravé la situation puisqu’elle a d’abord touché le secteur du bâtiment et de la construction, "dont la main d'œuvre est essentiellement masculine".

Les chiffres du Pôle Emploi désavoués

Ces chiffres de l’Insee contredisent les chiffres du Pôle emploi qui indiquait un ralentissement encourageant des inscriptions parmi les jeunes fin 2009. "On ne mesure pas la même chose. L'Insee mesure le nombre de chômeurs, que le jeune soit inscrit ou non", a précisé l'institut.

Les chiffres mensuels de Pôle emploi "mesurent le nombre de jeunes qui viennent frapper à la porte pour demander un emploi et bénéficier des services et de l'indemnisation. Quand l'indemnisation s'arrête, on peut être incité à ne plus s'inscrire et comme les moins de 25 ans ont peu ou jamais travaillé, ils sont moins indemnisés. Ce n'est donc pas étonnant qu'il y ait une différence entre le nombre de jeunes inscrits et le nombre de chômeurs", conclut l'Insee.