Faut-il mettre fin aux Sécu étudiantes ?

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Sophie Amsili , modifié à
Un rapport du Sénat suggère de fusionner certaines tâches, voire le système, avec le régime général.

Coûteuses, complexes, difficilement joignables... les  organismes de Sécurité sociale étudiante sont sévèrement jugés par un rapport du Sénat rendu public le 18 décembre et sur lequel s'est penché Le Monde dans son édition de vendredi. La LMDE (ex-MNEF) et le réseau EmeVia (Smerep, Smeno, Smerra, Vittavi…), abusivement appelées "mutuelles étudiantes", ont déjà fait l'objet d'une étude très critique de l'UFC Que choisir en septembre.  

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"Le système fonctionne-t-il bien ? De multiples alertes laissent penser que le traitement des dossiers ne correspond pas toujours à sa mission de service public", juge Ronan Kerdraon, sénateur PS des Côtes-d'Armor, l'un des deux rapporteurs avec Catherine Procaccia, députée UMP du Val-de-Marne.

Trois pistes proposées

Les auteurs proposent donc trois pistes pour améliorer le système : la première serait de "conserver l'architecture actuelle" mais transférer une partie de la gestion des dossiers au régime général, " ce qui permettra de diminuer les coûts et d’améliorer la qualité du service".

Deuxième scénario : fusionner les deux organismes actuels, la LMDE (ex-MNEF) et le réseau EmeVia (Smerep, Smeno, Smerra, Vittavi…), en une seule structure, pour mettre fin aux "coûteuses campagnes de recrutement" d'étudiants qui comprennent rarement les différences entre les deux mutuelles.

Enfin, le troisième scénario va plus loin : il s'agirait d'en finir avec le régime spécifique aux étudiants, une exception française. L'étudiant s'affilierait alors à, à titre indépendant, au régime de ses parents.

Les mutuelles proches des syndicats étudiants

Dans tous les cas, "le statu quo n'est guère envisageable", estiment les auteurs du rapport. Mais Le Monde pointe de son côté les obstacles à prévoir, notamment la proximité de ces mutuelles avec des syndicats étudiants, notamment la LMDE avec l'UNEF et ce dernier avec le Parti socialiste.

En octobre, la ministre de la Santé Marisol Touraine s'était déjà demandé "s'il fallait séparer le régime des mutuelles étudiantes des autres", renvoyant la réflexion à plus tard. Le rapport du Sénat pourrait accélérer les choses.