Entretenir sa voiture devient un luxe

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Thomas Morel avec Pascal Berthelot , modifié à
INFO E1 - Le coût des réparations automobiles a augmenté de 3,5 % en un an.

L'info. Très chère voiture. Entre l'assurance, le carburant et les frais d'entretien, avoir son propre véhicule peut rapidement couter beaucoup. Mais ce sont encore les réparations qui font le plus mal au porte-monnaie. Entre mars 2012 et mars 2013, selon une étude du site drivepad.fr, leur prix a ainsi augmenté de 3,5 %, soit beaucoup plus que l'inflation, qui atteignait l'an dernier tout juste 0,7 %. Une hausse qui pousse de plus en plus souvent les particuliers à reporter autant que possible les visites chez le garagiste.

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Des pièces dont les prix s'envolent. En l'espace de quelques années, le coût des pièces détachées s'est envolé. Un simple garde-boue de Citroën C5, par exemple, a vu son prix doubler en un an, passant de 26 euros en décembre 2009 à 57 en janvier 2011. Autre cas, celui de l'amortisseur de 407 Peugeot : sur la même période, il est passé de 80 à 100 euros.

Difficile de trouver un motif valable pour une telle hausse. Selon nombre d'observateurs, si les tarifs augmentent aussi vite, c'est d'abord sous la pression des constructeurs et des garagistes : ils gagnent moins d'argent avec les ventes de voitures, et se rabattent donc sur les réparations.

Repousser le contrôle technique, de plus en plus courant. La conséquence de cette inflation des prix, C'est que certains automobilistes préfèrent repousser autant que possible les révisions obligatoires. Bruno Thévenoux, du syndicat national du contrôle technique automobile, raconte à Europe 1 avoir observé ce phénomène. "Pour le contrôle technique, de plus en plus de gens viennent présenter leur véhicule au-delà du délai autorisé", explique-t-il. Selon lui, jusqu'à 30 % des voitures en circulation ne sont pas à jour de leur contrôle technique.

"Plus de temps pour trouver l'argent". La raison ? La crainte de devoir faire une contre-visite, et les frais qui vont avec. "Les gens qui ont des véhicules en bon état n'ont aucun problème pour venir à l'heure. Ce sont les autres qui préfèrent repousser le contrôle. Ils sont conscients qu'ils auront des réparations à effectuer, et nous expliquent avoir besoin de plus de temps pour réunir l'argent pour payer les réparations", s'inquiète Bruno Thévenoux.

Les réparations bénignes reportées. Pour faire des économies, certains vont même plus loin, et préfèrent repousser aux calendes grecques les entretiens qui ne sont pas jugés indispensables. Au risque de se mettre en danger eux-mêmes. "On a observé ça sur des disques de freins : lors d'un premier contrôle technique, le garagiste avait signalé légère détérioration. Lorsque, deux ans après, la voiture est revenue en révision, les plaquettes étaient épaisses comme du papier à cigarettes. C'est extrêmement dangereux !", alerte Bruno Thévenoux.

Tuyaux usés, feux abîmés ou autres, les Français préfèrent de plus en plus souvent laisser leur voiture se dégrader plutôt que d'ouvrir leur porte-monnaie. Selon une étude récente du fabricant de pneus Bridgestone, 25 % des voitures en circulation auraient des pneus lisses. Et avec chaque pièce défectueuse, le risque d'accident est plus important…