Chômage : les raisons d'espérer une embellie durable

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Anne-Laure Jumet et Noémi Marois , modifié à
ÉCONOMIE - La baisse du nombre de chômeurs en janvier est peut-être le signe d'un début de reprise. 

-19.100 chômeurs, c'est la bonne nouvelle du mois de janvier sur le front du chômage. Ce n'est pas encore une réelle inversion de la courbe et l'Unedic continue à tabler sur 104.000 chômeurs en plus en 2015. Mais avec la baisse de l'euro, du prix du pétrole et des taux d'intérêts, les acteurs du marché du travail ont des raisons d'espérer une embellie pour les mois à venir. 

Les carnets de commande se remplissent… Dans certains secteurs, les signes positifs sont déjà là. Une grande banque, contactée par Europe 1, l'a confirmé : le marché du crédit aux entreprises redémarre doucement. Un autre banquier rapporte qu'il voit arriver en ce moment des projets de la part de PME exportatrices. 

…  et l'emploi repart. La conséquence, c'est que l'emploi suit, notamment dans le secteur des services. Patrick Thélot est le dirigeant d'Armonia, une société spécialisée dans les métiers d'accueil. En 2015, il prévoit d'embaucher 1.500 personnes contre 1.000 en 2014. "Nos clients, là où ils nous demandaient une dizaine de personnes à l'année, nous en demande 2, 3, 4 de plus parce qu'il y a eu un investissement", explique-t-il à Europe 1. Il évoque des salons professionnels "qui sont pleins aujourd'hui". À ses yeux, 2015 est l'année de l'optimisme. 

Bon moral : embauche d'intérimaires. Prix du pétrole, baisse de l'euro mais aussi les fruits du pacte de responsabilité avec de nouveaux allègements de charges depuis le 1er janvier...  L'alignement des planètes est en faveur de la reprise. Et preuve que le moral des chefs d'entreprise va mieux, ils embauchent plus en intérim, avec une progression de ce type d'emploi de 1,2% en janvier. Les secteurs de l'industrie, les transports et des services sont les plus concernés par le phénomène. 

"Lorsqu'il y a une petite reprise, c'est toujours l’intérim qui commence puisque les chefs d'entreprise recrutent d'abord des intérimaires pour faire face à leurs commandes", analyse pour Europe 1 François Roux, délégué général de Prismeemploi. "Dans l'automobile et l'aéronautique, il y a incontestablement une vision beaucoup plus optimiste que celle que nous constations il y a quelques mois", précise-t-il. 

Traditionnellement, il faut compter entre six semaines et deux mois pour que la hausse de l’intérim se fasse ressentir sur les chiffres de l'emploi. Une nouvelle baisse du chômage pourrait donc intervenir en mars et en avril.

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