Chômage : 2014, année noire pour l'emploi

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avec Olivier Samain , modifié à
La hausse du nombre de demandeurs d'emploi est moins prononcée qu'en novembre mais elle conduit à un nouveau record.

Le chômage n'en finit plus de percer les records. Ce sont 8.100 chômeurs supplémentaires qui ont franchi les portes de Pôle emploi en décembre dernier, soit une hausse de 0,2% sur un mois. La hausse semble certes marquer le pas, puisqu'en novembre, le chômage avait cru de 0,8%. Il n'empêche : le nombre de demandeurs d'emplois sans aucune activité atteint le chiffre historique de 3.496.400.

2014 pire que 2013. Sur l'ensemble de l'année 2014, le chômage a progressé de 5,7%. 189.000 personnes se sont donc inscrites à Pôle emploi l'an dernier. C'est moins que l'année noire, 2012 (285.000) mais plus que l'année 2013 (175.000).

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Si l'on prend en compte les chômeurs exerçant une activité réduite, la hausse s'élève à 0,8% sur un mois, et à 6,4% sur un an. Au total, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A, B et C s'élèvent donc à 5,2 millions de personnes.

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Du mieux pour les jeunes. Seule bonne nouvelle : le nombre de chômeurs de moins de 25 ans baisse de 0,2% en décembre, ce qui représente 1.000 jeunes chômeurs en moins (+1,7% sur un an). Le nombre de ceux âgés de 25 à 49 ans augmente de 0,2 % (+5,1 % sur un an) tandis que celui des 50 ans ou plus augmente de 0,6 % (+10,4 % sur un an). Par ailleurs, en décembre, ce sont les femmes qui ont été les plus touchées. Sur un mois, le nombre de chômeuses progresse de 0,5%, alors que le nombre de chômeurs reste stable. En revanche, sur l'ensemble de l'année, cela s'inverse : +6,4% pour les hommes, +4,8% pour les femmes.

Peut-on espérer une baisse en 2015 ? Selon François Rebsamen, l'année 2015 s'annonce sous de meilleurs auspices. Mais le ministre du Travail ne sort pas les trompettes non plus. Il se dit "plus optimiste qu'au début de  l'année dernière", s'appuyant sur les prévisions de l'Unedic "moins mauvaises qu'avant". L'organisme gestionnaire de l'assurance chômage prévoit en effet un ralentissement du nombre de chômeurs cette année avec 104.000 inscrits supplémentaires, après 182.000 en 2014.

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En revanche, toujours pas de baisse en vue, selon l'Unedic. Pour la plupart des économistes, en effet, la courbe du chômage ne peut s'inverser significativement qu'à partir de 1,5% de croissance. Or, le gouvernement compte sur 1% en 2015. Avec le pacte de responsabilité, la politique historique de la BCE, la baisse de l'euro, du pétrole et le plan Juncker pour la croissance en Europe, François Rebsamen ne désespère néanmoins pas de voir un retournement sur le front du chômage "mi-2015" et voit tout de même "plusieurs indicateurs positifs".