Ces associations sont sans le sou

Sous l'effet de l'austérité et de la crise, Emmaüs est contrainte de fermer l'un des ses centres.
Sous l'effet de l'austérité et de la crise, Emmaüs est contrainte de fermer l'un des ses centres. © MAXPPP
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Sébastien Krebs avec et Stéphane Place , modifié à
 - Emmaüs, Secours populaire, Croix Rouge : tous tirent la sonnette d'alarme.

La crise et l'austérité auront-elles raison de leurs trésoreries ? Emmaüs, Secours populaire, Croix Rouge : toutes les associations françaises qui s'occupent des plus démunis redoutent l'hiver, et l'avenir en général. Des subventions publiques en baisse, des particuliers qui s'apprêtent à donner moins…l'inquiétude est très vive, comme a pu le constater Europe 1.

"Raz de marée de la misère"

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"Les subventions se réduisent comme peau de chagrin ! Nous avons perdu entre 15 et 20% de notre budget cette année. Certains centres vont devoir fermer leurs portes", s'alarme Julien Lauprêtre, président du Secours populaire, qui n'hésite pas à parler de "raz de marée de la misère". Et pour cause : son association dénombre 2,5 millions de bénéficiaires en 2011, un record absolu.

En Gironde, un centre de l'association Emmaüs fermera même bientôt ses portes. Première conséquence visible d'un mouvement de fond menaçant. "L’État a grandement diminué les subventions publiques pour les contrats aidés par exemple.  Pour Emmaüs développement, on passe de 450 000 à 150 000 euros", explique au micro d'Europe1 Pascal Lafargue, président de la section aquitaine. "Même pour ceux qui viennent chez nous, on ressent une baisse du pouvoir d'achat. Une maman va regarder à deux fois son porte-monnaie avant de faire des achats à deux, trois euros ou même dix centimes", témoigne l'associatif.

"Les donateurs attendent des jours meilleurs"

La générosité des Français, qui s'était maintenue malgré la crise, semble elle aussi en baisse. C'est en tout cas le constat de France générosité, qui a mené son enquête. "La plupart des donateurs traditionnels sentent une certaine inquiétude vis-à-vis de leur pouvoir d'achat et de leur avenir professionnels. Ils attendent des jours meilleurs. Du coup nous, nous nous attendons à plus qu'un ralentissement. Il y aura probablement une baisse significative du montant des dons", prévient Françoise Sampermans, la présidente de France générosité.

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Beaucoup d'associations vont d'ailleurs axer leur campagne de communication de fin d'année sur cette nécessité impérieuse de collecter des fonds. "Sans dons, pas d'actions", sera, par exemple, le slogan de la Croix Rouge. Une campagne cruciale, puisque 50% des dons sont recueillis durant cette période.