C’est confirmé, l’économie française est à l’arrêt

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EN CHIFFRES - L’Insee a fait ses comptes : la croissance a été nulle au deuxième trimestre et repartira difficilement.

Le chiffre. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) avait prévenu dès la mi-août : d’après ses prévisions, la croissance devait être nulle au deuxième trimestre. Un pronostic confirmé mardi par les statisticiens de Bercy : la France est bien à l’arrêt. Notamment parce que les entreprises investissent de moins en moins, une baisse que la consommation des ménages, qui résiste pourtant, n’arrive pas à compenser.

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Pourquoi l’activité ralentit. Plusieurs facteurs expliquent cette arrêt, et notamment la méfiance des entreprises. Ces dernières ont encore réduit leurs investissements (-0,7%) et ont vu leurs exportations se tasser (+0,1%).

Un marasme que confirme le recul du taux de marge des entreprises françaises (la différence entre le prix de vente et le coût d'achat, ndlr), dégradé à 29,3% contre 29,8% en début d'année. Résultat, le moral des entrepreneurs français continue de se dégrader. Seule la consommation des ménages (+0,4%) et les dépenses des administrations (+0,4%) ont permis de soutenir un peu l’activité.

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Que changent ces chiffres ? Il confirme que le gouvernement va bien devoir revoir son budget, ce qu’il a commencé à faire début septembre : alors qu’il prévoyait 1% de croissance en 2014, elle devrait finalement avoisiner les 0,4%. Or le budget de l’Etat a été établi à partir des premières prévisions. Une croissance moindre oblige donc l’Etat à revoir son budget car ses recettes seront plus faibles qu’espérées (moins de TVA encaissé, moins de recettes fiscales, etc.). Dès lors, plusieurs choix s’offrent au gouvernement : réduire ses dépenses, augmenter ses recettes ou emprunter de l’argent.

Comme le gouvernement vient d’annoncer une baisse d’impôts, aucune hausse des recettes n’est à espérer, à moins que l’Etat ne vende une partie des actions d’entreprises publiques qu’il détient. Du côté des dépenses, le gouvernement ne prévoit qu’un ralentissement de la hausse, une stabilisation déjà notable pour un pays dont les dépenses publiques n’ont cessé de progresser depuis un demi-siècle.

Faute de réformes, une dette en hausse. Pas de recettes supplémentaires, des dépenses à peine stabilisées : les comptes ne seront donc pas à l’équilibre à la fin de l’année, avec un déficit estimé attendu à 4,4% du PIB, alors qu’il était censé s’établir à 3,8%. Soit une différence d’environ 12 milliards d’euros. Autant d’argent qu’il va falloir emprunter sur les marchés et qui vont alourdir la dette de la France.

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