Après les "Swissleaks", les étranges excuses de HSBC

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OSÉ - Mis en cause par les révélations du "Swissleaks", la banque fait amende honorable... pour aussitôt se défausser sur ses clients hors-la-loi.

Accusé de faciliter la fraude fiscale, HSBC a présenté ses excuses et a mis les moyens pour le faire savoir : le géant bancaire a acheté dimanche de pleines pages dans la presse britannique pour faire son mea culpa après les révélations du "Swissleaks" qui l'ont mis directement en cause. Sauf que son acte de repentance est pour le moins alambiqué : la banque rejette la faute sur les clients fraudeurs... qu'elle a le plus souvent elle-même démarché.

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"Nos excuses les plus sincères". Difficile pour HSBC de nier les faits, après qu'un groupe de 154 journalistes se soit penché sur ses pratiques : la banque est depuis une semaine dans l'oeil du cyclone pour avoir permis à de nombreux clients de frauder le fisc de leur pays d'origine. Entre novembre 2006 et mars 2007, la banque aurait fait transiter 180 milliards d'euros via sa filiale suisse pour les soustraire à l'impôt en les plaçant sur des comptes offshore au Panama et dans les îles Vierges britanniques .

Face à l'avalanche de révélations, l'établissement bancaire a donc choisi de présenter ses excuses plutôt que de nier. HSBC a donc publié dimanche dans la plupart des grands titres de la presse britannique une lettre présentant ses "excuses les plus sincères". "Il nous faut montrer que nous comprenons que les gens que nous servons attendent davantage de notre part. C'est pourquoi nos présentons nos excuses les plus sincères", y précise le directeur général de la banque, Stuart Gulliver.

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Mais qui renvoient la faute sur les clients. Promettant que sa filiale suisse a été "complètement réorganisée", HSBC assure que de telles déconvenues ne se reproduiront pas. Sauf qu'à y regarder de plus près, la banque en profite aussi pour se défausser : "nous n'avons absolument aucune envie de faire des affaires avec des clients qui se soustraient à l'impôt et ne respectent pas nos exigences en matière de lutte contre les délits financiers", martèle le patron de HSBC.

Pointer du doigt les fraudeurs, une stratégie pour le moins osée lorsqu'on sait que la banque est mise en examen dans plusieurs pays pour avoir activement démarché les clients les plus fortunés pour leur proposer ses services. HSBC Private Bank, filiale suisse de la banque britannique HSBC, a en effet été mise en examen par la justice française le 18 novembre dernier pour blanchiment aggravé de fraude fiscale et démarchage bancaire illicite. Une procédure similaire a été ouverte en Belgique.

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