APL : les étudiants s'inquiètent

Les étudiants non-boursiers ne toucheront peut être bientôt plus l'aide au logement.
Les étudiants non-boursiers ne toucheront peut être bientôt plus l'aide au logement. © MAXPPP
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Damien Brunon , modifié à
50 MILLIARDS - Une suppression des aides pour les non boursiers "n'est pas à l'ordre du jour", promet le gouvernement.

L’INFO. Tout est parti d’une ligne dans le Journal du Dimanche. Parmi les pistes à l’étude du côté de l’exécutif pour trouver 50 milliards d’économies en trois ans, l’idée de supprimer les aides au logement (APL) pour les étudiants non-boursiers commence à faire son nid. La réforme, soutenue depuis plusieurs années par la Cour des comptes, pourrait permettre de trouver 800 millions d’euros. Les syndicats étudiants ont d'ores et déjà lancé la contre-attaque. Et le gouvernement a tenté de désamorcer la bombe lundi en démentant officiellement.

Le gouvernement dément... finalement. Une petite phrase donc, dans un article de l’hebdomadaire dominical, et un flottement du côté des membres du gouvernement qui ont laissé filer plusieurs occasions de démentir le projet, voilà pour le début de l'affaire. Invité du Grand Rendez-Vous Europe1/Itélé/Le Monde dimanche, Jean-Marie Le Guen, nouvellement nommé au poste de secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. “Je vous réponds que je ne peux pas vous répondre, parce que les décisions n’ont pas été prises”, a-t-il dit.

Michel Sapin, invité d’Europe 1 lundi matin, a également refusé de répondre clairement sur le sujet. “Je ne veux pas parler d’aucune des mesures. On a vite fait de lancer des choses comme ça au hasard”, s’est-il défendu.

Le démenti est finalement venu de la secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur Geneviève Fioraso, dans une déclaration transmise à l'AFP lundi après-midi.  "S'agissant de la suppression des APL pour les non boursiers, ce n'est pas à l'ordre du jour", a-t-elle indiqué. "Il n'est pas question que l'on touche à la qualité de vie des étudiants car ça conditionne leur réussite".

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de la Jeunesse et des Sports, a confirmé sur Twitter

800 millions d’euros en jeu.  Si elle était adoptée, la mesure aurait un intérêt économique non négligeable. Le gouvernement, à la recherche de secteurs dans lequel faire des économies, lorgne de plus en plus sur le Logement. Pour 2014, il a d’ailleurs déjà décidé de geler l’augmentation de ces fameuses APL, précédemment indexées sur l’inflation. Malgré tout, du fait de l’augmentation du nombre de bénéficiaires, le budget de ces aides a augmenté pour passer à 5,1 milliards d’euros en 2014.

La suppression de l’aide pour les étudiants non-boursiers permettrait de soulager grandement ce poste de dépenses. Selon les différents rapports de la Cour des comptes, qui a régulièrement défendu la mesure, 800 millions d’euros pourraient être ainsi économisés. “La mise en œuvre de cette proposition contribuerait à réduire la pression exercée par la demande sur les petits logements, pour éviter qu’elle ne se traduise par des hausses de loyers”, ajoutent d’ailleurs les comptables de la République dans l’un de leurs rapports.

Bandeau étudiants

Les syndicats étudiants ne tardent pas à réagir. De leur côté, les étudiants sont immédiatement montés au créneau. A peine l’information diffusée que l’UNEF s’inquiétait “d’une mesure qui représenterait une attaque en règle contre les jeunes”. Dans un communiqué, le principal syndicat étudiant prévient : “si le gouvernement s’attaque aux aides au logement, (...) il devra assumer d’entrer en confrontation avec les étudiants”. L’UNEF a d’ailleurs déjà lancé une page Facebook et un hashtag (mot-dièse) dédiés au sujet sur les réseaux sociaux. De son côté, la FAGE, fédération d’associations étudiantes, s’est émue d’une “proposition rétrograde”.

 

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