21% des Français sont à découvert

L’an dernier, la facturation de frais liés aux découverts des clients a rapporté 3 milliards d’euros aux banques.
L’an dernier, la facturation de frais liés aux découverts des clients a rapporté 3 milliards d’euros aux banques. © MAX PPP
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Frédéric Frangeul , modifié à
Un consommateur sur cinq doit faire face, chaque mois, à des frais bancaires supplémentaires.

C’est une conséquence de la crise. Plus d'un Français sur cinq, soit précisément 21 % de la population, a un découvert bancaire à la fin de chaque mois, selon un sondage réalisé par l'institut CSA pour l'agence de communication Hopscotch et le spécialiste du crédit à la consommation Cofidis.

"Les consommateurs ont du mal à avoir accès aux crédits"

La population la plus concernée par cette pratique est la tranche des 35-49 ans : dans cette catégorie, 30% des sondés affirment être à découvert en fin de mois. Par sexe, la proportion est plus forte chez les femmes (25%) que chez les hommes (18%). Au total, sur une année complète, près d’un Français sur deux reconnaît que son compte passe dans le rouge au moins une fois.

Pour Maxime Chipoy, chargé de mission banques-assurance à l’UFC-Que Choisir, ces chiffres révèlent "la précarisation et les problèmes de pouvoir d’achat des Français". "Les consommateurs ont du mal à avoir accès aux crédits. Alors, le recours au découvert s’avère souvent moins cher que le crédit, et notamment les crédits renouvelables ou revolving", explique ce spécialiste à Europe1.fr.

Le découvert non autorisé coûte très cher aux clients

Mais il faut bien distinguer deux types de découvert : le découvert autorisé et le découvert non autorisé.  Le premier est négocié par le consommateur avec sa banque et correspond généralement à la moitié du salaire. Les pénalités qu’il engendre vont de 10 à 15%.

Le découvert non autorisé coûte lui bien plus cher aux clients. D’une part, les pénalités de dépassement sont facturées entre 15 et 20%, et, à celles-ci, viennent s’ajouter des frais d’incident qui se montent en moyenne à 8,50 euros par opération. Ainsi, le consommateur en découvert non autorisé qui paye la même journée  deux achats avec sa carte bancaire se voit contraint de payer une pénalité de 17 euros.

Une pratique qui rapporte 3 milliards d’euros aux banques

Pour les banques, ces frais liés aux découverts constituent une source de revenus conséquente. "L’an dernier, la facturation de frais liés aux découverts des clients a rapporté 3 milliards d’euros aux banques, selon une estimation prudente de l’UFC-Que Choisir", souligne Maxime Chipoy. "Sur ces trois milliards d’euros, 350 millions d’euros proviennent des découverts autorisés et 2,7 milliards de découverts non autorisés", précise-t-il.

Cette propension à subir le découvert faute de pouvoir obtenir toute autre forme de crédit ne devrait pourtant pas s’inverser car les Français ne sont pas optimistes sur l’état de leur compte en banque. 59% des personnes interrogées estiment que leur pouvoir d'achat a "plutôt diminué" au cours des douze derniers mois. Et elles sont 55% à penser que leur pouvoir d'achat va "plutôt diminuer" au cours des douze prochains mois.