Sacré artiste masculin de l'année aux Victoires de la musique 2016, Vianney a fait un carton dès son premier album intitulé Idées blanches, qui vient d'être réédité en édition deluxe, succès oblige. Mais le chanteur, qui ne voulait pas n'en faire qu'un filon business en a profité pour offrir une nouvelle grille de lecture de ses chansons. Il était dimanche l'invité de Julia Martin dans La Playlist Europe 1 pour retracer son parcours et mettre en lumière les chanteurs qui l'ont précédé et touché.
"Un père militaire qui gratte sur une guitare". Alors qu'il prépare son premier album sorti en 2014, Vianney est encore étudiant dans la mode. Le combo musique-couture est difficile à tenir en matière de rythme, d'où le visage un peu cireux sur la pochette de son album, révèle l'artiste. "J'étais rincé, un zombie", s'amuse maintenant le musicien qui a définitivement opté pour la chanson. Une fibre qui a toujours vibré en lui. Il naît dans une famille "où la culture a une place très importante" : une grand-mère peintre, un père...militaire mais qui gratte une guitare. C'est le père qui apprend à son fils à jouer de cet instrument et qui lui fait découvrir Maxime Le Forestier, notamment la chanson antimilitariste Parachutistes. Comble ! Mais entendre le chanteur de San Francisco donne à Vianney "de vraies idées".
L'électrochoc Barbara. L'artiste s'empare ainsi de la guitare et écrit des chansons dès ses 12 ans. "Des gens me touchaient tellement que je voulais faire comme eux." En découvrant Barbara, Vianney a un électrochoc. La chanson Dis quand reviendras-tu le touche particulièrement. ""Il y a la justesse de chaque mot, qui mérite d'être à la place qu'elle a choisi. Tout est pesé. Absolument mélancolique. J'aurais pu l'écrire. Non pas techniquement mais dans le ressenti. Elle m'a profondément marquée", commente-t-il.
"Chercher des mots qui vont surprendre". L'artiste Dick Annegarn - récemment mis sous le feu des projecteurs pour sa chanson Bruxelles - fait aussi partie de ceux qui ont compté. "Il a une liberté d'écriture, un goût du contraste. En réalité, c'est une approche très poétique de la chanson." Il ne renie d'ailleurs pas une certaine filiation. "Sa voix est comme la mienne atypique". Vianney souligne un autre de leur point commun : le plaisir de dérouter et de choisir des mots qui peuvent surprendre, à l'image d'"aisselles" ou de l'expression "je suis une cruche" dans les paroles de Vianney.
Inspirations autobiographiques. Plus comme Barbara cette fois, l'artiste puise dans sa propre vie. Les titres (et tubes) Pas là et Je te déteste ont été inspirés par la même femme. "Il y a d'abord eu Je te déteste, qui correspond à la première phase après rupture. Celle de la colère. Puis vient le moment de la tristesse illustrée par Pas là. L'artiste fait une petite confidence : le succès des chansons lui a permis de revoir la muse disparue. "On en a parlé très posément."
Second album. Désormais sans pression et sans planning, il dessine petit à petit les contours de son deuxième opus. "Je n'ai jamais arrêté d'écrire depuis le premier." Ce second album devrait être enregistré entre l'Angleterre, la Bretagne et l'Auvergne et promet d'être "encore plus boisé et épuré".