Vianney : "Je n’ai jamais cherché à être un demi-dieu chanteur"

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Aurélie Dupuy , modifié à
Le musicien a livré sa première performance d'acteur dans le film "Ma mère est folle" en salles depuis mercredi. Au micro d'Europe 1, il s'est livré sur cette expérience et sur sa vision de la vie.
INTERVIEW

Il est un fils aussi psychorigide que sa mère est fantasque. Dans le film Ma mère est folle de Diane Kurys, en salles depuis le 5 décembre, Vianney fait sa première incursion au cinéma aux côtés de Fanny Ardant. Dans l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie, il a expliqué que son rôle était très éloigné de sa personnalité.

"M'éloigner". Après deux ans sans s'être vus, le long-métrage remet face à face Nina, une mère décomplexée, et Baptiste, dépourvu de grain de folie. "Tant qu’à jouer l’acteur, je voulais m’éloigner de celui que je suis, même si j’avais bien plus, au moment de lire le scénario, d’amour et d’empathie pour la mère, le rôle de Nina, la soit-disante folle. Le fils, je le trouvais ennuyeux", raconte Vianney, désormais acteur. A l'image de cette nouvelle expérience, son parcours se révèle éclectique.

"Je ne suis que mes envies". Il intègre le lycée Saint-Cyr, puis une école de commerce et l’école de mode Esmod. "Le fil conducteur, c’est la passion, les envies, je ne suis que mes envies." Des envies comme celles de voyager en solitaire : "Quand je pars seul à vélo, que je dors dehors, c’est quelque chose que je choisis. La vie, c’est vraiment de suivre ses envies sans se soucier de ce que peuvent attendre les gens. C’est uniquement comme ça qu’on se construit une véritable richesse intérieure", clame-t-il.

"La mode ne m’a jamais intéressée, ce qui m’intéresse, c’est le beau. Le beau, ce n’est pas seulement l’esthétique. Quand je vais dormir avec les sans-abri, je trouve qu’il y a une beauté à ça, c’est sûr qu’elle n’est pas esthétique", glisse le chanteur qui s'investit aussi dans l'association Hiver solidaire.

Son parcours l'a finalement amené à la scène, celle des salles de concerts avant les plateaux de cinéma. "Il y a trois ans et demi, les salles étaient toutes petites. Il y avait 100, 200 personnes." Puis les jauges ont grossi, succès aidant. Mais il reste seul avec sa guitare, sans trac, assure-t-il. "Rien n’est grave à partir du moment où on est sur scène. Je peux tomber, je l’ai déjà fait, ce n'est pas grave du tout. On peut se planter, ça veut dire qu’on est un être humain et moi je n’ai jamais cherché à être un demi-dieu chanteur." 

Entendu sur europe1 :
J’habite à Clichy, je suis heureux là-bas. Je suis en coloc' avec mon ami d’enfance.

"Toujours mieux quand c'est difficile". Le chanteur assume d'ailleurs une vie éloignée des paillettes. "Je ne pense pas avoir une vie de star. J’habite à Clichy, je suis heureux là-bas. Je suis en coloc' avec mon ami d’enfance." Pour ses voyages, il a opté pour un vélo de 1955 trouvé dans une déchetterie. Avec ce deux-roues vintage, il a par exemple fait un Paris-Stockholm. "Je trouve cela toujours mieux quand c’est difficile. Je ne me serais pas vu avec un beau VTT rutilant pour faire ce voyage où je dormais dehors. Ça n’aurait eu aucune cohérence. Ces voyages-là sont des parenthèses qui m‘ont fait une force mentale qui est encore avec moi. Je suis toujours scout dans ma tête, c‘est le rapport aux autres et à la nature, c'est tout ce que j‘aime. (...) Là où c’est délicat, quand j’échange avec les gens de la rue, c'est que je considère qu’on n’a vraiment pas les mêmes chances au départ. Cette pensée-là ne me quitte jamais."