Top of the Lake : l’envoûtante série de Jane Campion de retour sur Arte

A LakeTop, une petite ville de Nouvelle Zélande, située au bord d'un lac, Tui, une fillette disparaît.
A LakeTop, une petite ville de Nouvelle Zélande, située au bord d'un lac, Tui, une fillette disparaît. © Arte
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Clémence Olivier , modifié à
Depuis le 30 novembre, Arte rediffuse sur son site web, la saison 1 de Top of the Lake, la mystérieuse série policière de Jane Campion. 

Un lac mystérieux, une disparition et une inspectrice qui doit faire face à son passé... Depuis le 30 novembre et jusqu'au 11 décembre, Arte rediffuse sur son site la saison 1 de Top of the Lake, la série policière de Jane Campion. On atterrit à LakeTop, une petite ville de Nouvelle Zélande, située au bord d'un lac, un genre de bout du monde, avec une atmosphère froide, humide, surtout très mystérieuse. C'est ici que Tui, une petite fille de douze ans, enceinte, disparaît. Robin, une inspectrice est chargée de mener l'enquête.

Un cow-boy, un gourou. Mais plus que l'enquête, la série vaut pour ses personnages. Ils sont tout en nuances. C'est le cas de Matt Mitcham, le père de la fillette, joué par Peter Mullan. Il ressemble à un cow-boy défraîchi, abîmé par l'alcool et par la vie. Il est surtout un genre de parrain de LakeTop, un baron de la drogue violent, charismatique et masochiste qui fait sa loi à coup de fusil. Il y a aussi "Gj", un leader spirituel, à la tête d'une tribu qui vient de s'installer sur une parcelle de LakeTop. Elle tente d'aider des femmes blessées par la vie et par leurs conjoints parfois.

L'inspectrice Robin est aussi intrigante. Elle revient dans sa ville natale après avoir passé des années à Sydney, en Australie. C'est une femme qui est forte, déterminée mais qui est aussi vulnérable. Elle a ses failles, elle commet des erreurs. En revenant dans la ville de son enfance, elle doit faire face à son passé. Et l'on comprend assez vite qu'il est traumatisant.

Violences et pouvoir. D'ailleurs la série en six épisodes aborde des thèmes durs. Il est question de pouvoir, de violences, de viol. Mais aussi de la domination des hommes sur les femmes. C'est un sujet qui est assez récurrent chez Jane Campion, la réalisatrice. Elle l'évoquait notamment dans la Leçon de Piano, son film primé à Cannes en 1993. C'est l'une de ses forces de la série. Jane Campion ne survole rien, elle va au fond des choses. Elle ne s'attarde pas sur le viol en lui même mais analyse les conséquences d'une telle agression sur une femme. Elle jette au visage des spectateurs la vérité crue.

Un rythme lent. Le rythme de la série est lui aussi particulier. Il est lent. Et la série est parfois contemplative. Pourtant, le spectateur se laisse happer. Cela tient aux acteurs qui jouent avec finesse et notamment Elisabeth Moss, qui campe l'inspectrice. Elle a été récemment récompensée pour un autre rôle  : celui d'Offred dans la série La servante écarlate. Cela tient également à la beauté des paysages : cette forêt sauvage et inquiétante, cette montagne presque volcanique et ce lac, personnage à part entière. Il est aussi intriguant que les protagonistes.

>> Top of the Lake : China girl sur Arte dès jeudi

C'est une première en France. Arte diffusera à partir de jeudi la saison 2 de la série, Top of the Lake : China girl. Au programme : toujours une enquête - après la découverte d'un corps d'une jeune femme dans une valise -, toujours Elisabeth Moss alias Robin Griffin, mais une intrigue délocalisée à Sydney, en Australie. De quoi enlever un peu du mystère si captivant de la première saison. Reste le style Jane Campion, cette façon de creuser la psychologie des personnages, le thème abordé, la parentalité, et une actrice de renom, Nicole Kidman, assez remarquable en mère de famille dépassée par les événements.