Roselyne Bachelot va défendre la demande des syndicats du spectacle vivant de revenir à une jauge de 100% devant le prochain Conseil de défense. 1:13
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Céline Brégand
Roselyne Bachelot a reçu mercredi matin les représentants du spectacle vivant. La ministre de la Culture s'est engagée à porter leur revendication de suppression de la distanciation sociale. Invité d'Europe 1 mercredi, Olivier Darbois, président du Prodiss, ne table pas sur un retour à la normale avant longtemps.

La ministre de la Culture Roselyne Bachelot a reçu mercredi matin les trois principaux syndicats du spectacle vivant. Elle a décidé de défendre leur demande de revenir à une jauge de 100% sans distanciation sociale devant le prochain Conseil de défense. "La ministre est à l'écoute", s'est réjoui sur Europe 1 mercredi Olivier Darbois, producteur de spectacles et président du Prodiss (Producteurs, diffuseurs, salles de spectacle musical et de Variétés), le premier syndicat de spectacles. Mais "le déconfinement total et la reprise totale de l'activité ne sont pas pour le 1er novembre", a-t-il prévenu.

"Il faut plus de trois quarts de la jauge pour commencer à gagner de l'argent"

Le 11 août, le premier ministre Jean Castex a annoncé la prolongation, jusqu'au 30 octobre, de l'interdiction des événements de plus de 5.000 personnes. Une mauvaise nouvelle pour le secteur. "En règle générale, il faut plus de trois quarts de la jauge pour commencer à gagner de l'argent", explique Olivier Darbois. Raison pour laquelle les syndicats ont réclamé mercredi matin un retour à une jauge de 100%. Pour pallier le manque de distanciation sociale, les professionnels du secteur ont travaillé sur un protocole sanitaire. 

Le soutien de la ministre de la Culture est une première étape mais in fine, la décision ne sera pas du ressort de Roselyne Bachelot mais de l'Elysée. Cela devrait être tranché lors d'un prochain Haut Conseil de la Santé Publique. 

Une entreprise sur deux pourrait déposer le bilan

Actuellement, pour les musiques actuelles, par exemple, les concerts dans les salles plus petites sont toujours rendus impossibles par l'interdiction des fosses, donc du public debout. La plupart des enceintes ne sont pas viables économiquement avec des spectateurs assis et des jauges réduites. Olivier Darbois assure qu'il y aura un déconfinement "par paliers" car la "typologie du spectacle vivant" étant "très variée" entre les salles fermées, les spectacles en plein air, ceux debout, ceux assis, et les spectacles étrangers, "les problématiques sont nombreuses".

Mais si la situation ne revient pas à la normale rapidement, "une entreprise sur deux" sera "en dépôt de bilan", assène Olivier Darbois. "On a fait un audit, c'est très clair", appuie-t-il. "Au-delà de cette casse économique, c'est de la classe sociale. On est sur 135.000-150.000 emplois directs", rappelle le producteur.