Salvatore Adamo à l'Olympia : "Ça va faire 55 ans que je fréquente cette salle"

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A.D
En balade parisienne avec Nikos Aliagas, le chanteur s'est attardé dans la mythique salle à la devanture de lettres rouges, dont il garde une foule de souvenirs. 
INTERVIEW

Il est venu de Belgique jusque sous les lettres rougeoyantes de l'Olympia de Paris. C'est là que Salvatore Adamo a donné rendez-vous à Nikos Aliagas pour débuter l'émission En balade avec. "C’est un lieu qui a été pour moi déterminant. Ça a été une consécration à laquelle je ne m’attendais pas forcément", dit-il en contemplant la salle mythique.

"Un privilège immense". Adamo, sicilien-belge chantant en français, y foule la scène le 12 janvier 1965. Son concert sera à l'époque retransmis en direct sur Europe 1. "C’était plus qu’un temple, c’était un privilège immense", se souvient l'artiste. France Gall faisait sa première partie. Lui, quelques années plus tôt, en 1963, avait à son tour chanté avant Cliff Richard and the shadows. Dans la rue, au niveau de la devanture, alors que le chanteur partage ses souvenirs, il est ramené au présent par une dame : "C’est mon idole depuis que j’ai 14 ans. Il m’a suivi toute ma vie. J’ai bercé mes filles, puis mes petites-filles avec vos chansons", s’exclame-t-elle, devant un Salvatore Adamo ému.

Elle attend son nouvel album, Si vous saviez, qui sortira le 12 janvier et qui sera suivi de deux dates à l'Olympia, les 15 et 16 mars. Puis l'artiste entre et se rappelle encore : "La première chose que je faisais, c’était venir au bar de Marilyn", pour faire la bise à la barmaid des lieux, "une sorte de porte-bonheur, une confidente". Le bar était réservé aux artistes et leurs invités. "Je suis certain qu’il s’est dit des choses entre Marylin et plein d’artistes qui ne sont jamais sortis du bar", glisse-t-il.

Mon père, il a été une boussole, il m’a mis sur les rails. Pendant les trois premières années de mon parcours, il avait sa main sur mon épaule et j’ose dire en toute candeur assumée que quand c’est nécessaire, je la sens encore sur mon épaule

"Mon père m'a mis sur les rails". Dans sa loge, face au miroir, il s'analyse. "J'ai l’impression d’être dans le même état d’esprit par rapport au respect et à l’appréhension que m’inspire cette salle. J’ai quelques rides en plus. Ça va faire quand même 55 ans que je fréquente cette salle. J’essaye de venir avec la même candeur. Rien n’est acquis." Comme cette fois où il avait prévu d'entrer en scène avec une chanson dédiée à son père, jamais enregistrée, intitulée Paris 60. "'Dans les années 60, avec mes valses lentes, mon filet de voix et mon papa, j’habitais gare du Nord, dans un drôle de décor, qu’on n’imaginait pas.' C’était un hommage à mon père. Sauf qu’au moment de prononcer le mot 'papa', j’ai dû arrêter, j’ai dû sortir", souffle-t-il, encore ému. Salvatore Adamo a perdu son père en 1966 à 23 ans. "Mon père, il a été une boussole, il m’a mis sur les rails. Pendant les trois premières années de mon parcours, il avait sa main sur mon épaule et j’ose dire en toute candeur assumée que quand c’est nécessaire, je la sens encore sur mon épaule."

"La littérature et la musique, mon univers". A l'Olympia aussi, il a rencontré Brassens, Josephine Baker, Coco Chanel, Yves Montand, Johnny, dit-il avant d'évoquer un souvenir avec le rockeur. "Il m’avait fait une surprise. Je terminais, avec Mes mains sur tes hanches, et au moment du refrain, j’entends deux voix supplémentaires, c’était Johnny et Sylvie."

 

Et après ce chapelet de souvenirs enfermés dans la salle du 9e arrondissement, ils prennent avec Nikos la direction de la Bibliothèque nationale de France. "C’est un lieu, même sans y être venu, pour lequel j’ai un immense respect pour tous les trésors que je vais découvrir. La littérature et la musique font partie de mon univers." Les murs renferment 14 millions de livres et journaux, des documents audio, vidéo, parmi lesquels des pièces de Slavatore Adamo. "C’est émouvant de découvrir qu’on est présent même à la bibliothèque nationale."