Pubs, redevance, démocratisation de la culture : Audrey Azoulay dévoile ses priorités

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Audrey Azoulay est l'ancienne conseillère culture du président de la République. © Christian HARTMANN / POOL / AFP
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M.B. , modifié à
D'ICI À 2017 - Fraîchement nommée au ministère de la Culture, Audrey Azoulay a donné sa première interview au Parisien mercredi. Elle y trace sa ligne de conduite jusqu'à la fin du quinquennat.

C'est sa première interview depuis que François Hollande l'a appelée à la tête du ministère de la Culture, en remplacement de Fleur Pellerin. Audrey Azoulay, 43 ans, se confie mercredi dans Le Parisien, esquissant les grandes lignes du programme qu'elle compte mettre en oeuvre pendant les 13 mois qui lui restent avant la prochaine élection présidentielle.

Pas de favoritisme. Celle qui était jusqu'ici conseillère culturelle auprès du président de la République balaie d'entrée les rumeurs de favoritisme qui courent, du fait de sa proximité avec Julie Gayet. "Je l'ai rencontrée professionnellement lorsque je travaillais dans le secteur du cinéma", explique-t-elle. "Je la connais, c'est tout." Cette diplômée de l'ENA (elle est de la même promotion que Fleur Pellerin) entend faire de la démocratisation de la culture sa priorité. "Je veux que la création et les artistes soient plus proches de nous, dans nos campagnes, nos banlieues, que les musées sortent de leurs murs", détaille-t-elle au Parisien. Pour que la culture se propage, la ministre se dit favorable aux horaires d'ouverture élargis des bibliothèques, qu'elle veut rendre accessibles aussi le soir et le dimanche.

Financer le cinéma via Internet. Alors que Fleur Pellerin avait été confronté, lors de la sortie du documentaire controversé Salafistes, à la question de la censure au cinéma, Audrey Azoulay se dit également prête à revoir le système de classification des films. "Les recours devant le juge aboutissent pour l'instant trop facilement à des interdictions aux moins de 18 ans", estime-t-elle. Le septième art est la spécialité de celle qui a passé plusieurs années au Centre national du cinéma (CNC). Et la ministre compte bien s'emparer du problème du financement des films, aujourd'hui très dépendant du bon vouloir des chaînes de télévision. Selon elle, "il faut trouver le moyen d'obtenir la contribution" des plateformes qui diffusent des longs métrages sur Internet, à l'instar de Netflix

Pubs et redevance. Enfin, Audrey Azoulay se prononce sur le financement des chaînes de télévision et des stations de radio publiques. Concernant la publicité, la ministre confirme le retour des annonces commerciales sur les ondes de Radio France. "Le groupe ne sera plus limité aux publicités institutionnelles", glisse-t-elle. L'ancienne conseillère culturelle de François Hollande évoque également une idée déjà soulevée par Delphine Ernotte, patronne de France Télévisions, qui consisterait à élargir la redevance aux propriétaires d'ordinateurs ou de tablettes. "Aujourd'hui, la redevance repose uniquement sur la détention d'un poste, alors qu'on peut [la] regarder sur Internet, les tablettes, les smartphones", rappelle-t-elle. "Il faudra donc réfléchir à la manière d'intégrer ces nouveaux modes de diffusion dans la redevance."